Près du lac de Naussac en Lozère, une jeune agricultrice voit ses aides conditionnées à la construction d'une étable. Mais l'administration qui les lui attribue lui interdit aussi d'édifier le bâtiment. Motif : son terrain est soumis à la loi Littoral. Une situation ubuesque que nous vous racontons.
Tout allait bien pour Eugénie Brajon, jeune agricultrice installée dans le hameau de Briges, sur la commune d'Auroux (Lozère). Pour élever ses vaches, elle avait obtenu des aides de la Direction Départementale des Territoires (DDT), à condition qu'elle construise un bâtiment pour les y abriter.
Mais voilà que la même DDT lui interdit maintenant d'édifier son étable. Motif : le terrain d'Eugénie Brajon est soumis à... la loi Littoral.
Un lac artificiel
Classées comme telles depuis l'adoption du nouveau plan local d'urbanisme par la communauté de communes lozérienne du Haut-Allier, les terres en question sont situées en bordure du lac de Naussac. Cette retenue d'eau artificielle a conduit, à la fin des années 1970, à la destruction du village de Naussac, reconstruit dans une enclave cédée par sa voisine, Langogne pour y reloger ses habitants. Ils étaient 209 en 2011.
Tourisme contre agriculture ? Pas si simple
Aujourd'hui, Naussac vit du tourisme généré par le lac. Car les meilleures terres agricoles du secteur ont été noyées. La question du maintien d'une agriculture locale est donc aujourd'hui posée par Julien Tuffery, président des Jeunes Agriculteurs de Lozère, qui prend la défense d'Eugénie Brajon.
Des propositions pour sortir de l'impasse
Face à la situation ubuesque que vit la jeune éleveuse, la DDT propose désormais des alternatives : soit consruire le bâtiment ailleurs, plus loin de la rive dans un lieu qui reste à définir, soit revoir la délimitation de son terrain en accord avec l'intercommunalité. Mais cela entraînerait une révision du plan local d'urbanisme qui prendrait plus d'un an.
Pour bien comprendre les enjeux humains et territoriaux de cette affaire, voici le reportage sur place de nos correspondants en Lozère, Sébastien Banus et Yannick Le Teurnier.
A Naussac (Lozère), une jeune agricultrice ne peut développer son élevage bovin car son terrain est situé près du lac et soumis à la loi Littoral.