Après la démission du maire de Marvejols, Jean-François Deloustal, le 2 septembre dernier et le suicide de son prédécesseur, Jean Roujon, en juin 2015, les électeurs sont appelés aux urnes, les dimanches 8 et 15 novembre. Ils devront élire 27 nouveaux conseillers municipaux.
Depuis quelques mois, Marvejols est en pleine tempête politique et financière. La capitale du Gévaudan n'a plus de maire depuis début septembre et accuse une dette estimée à plus de 13 millions d'euros.
Jean Roujon, maire UMP de Marvejols, de 1995 à 2014, a été battu par son premier adjoint, aux dernières municipales. Il était fils et petit fils de maire de Marvejols. Il s'est suicidé le 2 septembre 2015, après que son successeur a déclaré la commune en quasi faillite.
Il a voulu "laver son honneur" selon ses amis. Jean Roujon avait, dans un message posthume à un journal local, souhaité rectifier les "rumeurs les plus folles et les délires les plus médisants", réaffirmant qu'il ne s'était pas enrichi, mais qu'il avait toujours voulu simplement oeuvrer pour sa ville.
De son côté, le nouveau maire depuis mars 2014, a préféré démissionner début septembre 2015. Jean-François Deloustal, DVD, parle d'une "situation devenue difficilement tenable". Il ne lui semblait pas possible "de prendre les décisions capitales qui s'imposent pour la cité sans une majorité affirmée".
Quelques jours avant sa démission, 5 membres de son équipe avaient également démissionné.
Le préfet de la Lozère, Hervé Malherbe, a déclaré "déplorer" que "les préconisations de la Cour des comptes, pourtant modérées, n'aient pas été votées lors du dernier Conseil municipal" avant cette démission.
Il a signé l'arrêté de convocation des électeurs pour un scrutin communal et intercommunal fixé au dimanche 8 novembre pour le premier tour et au dimanche 15 novembre pour un éventuel second tour.
Une réunion, ce mercredi soir, pour tenter de sauver la situation financière
Avant l'échéance électorale, l'avis de la Chambre régionale des Comptes n'étant toujours pas avalisée par le Conseil municipal, le préfet a demandé au premier adjoint Claude Causse, dont il avait refusé la démission, "de réunir ce mercredi soir le conseil municipal qui peut délibérer avec les 11 membres encore présents".
Si le vote est positif, la renégociation avec les banques est possible et le budget peut être arrêté. Dans le cas contraire, la situation serait, estime le préfet, "épouvantable".
Les hausses d'impôts locaux pourraient aller de 13 à 46%
L'enjeu de cette réunion est donc fondamental.
- Soit les conseillers tiennent compte des préconisations de la Chambre régionale des comptes, ce qui entraîne une augmentation fiscale de 13,4%
- Soit l'assemblée communale n'avalise pas ce plan et se retrouve dans l'obligation de rembourser immédiatement une ligne de trésorerie de 800.000 euros et d'augmenter la fiscalité entre 41 et 46%.