Biodiversité menacée. La Lozère au cœur d'un programme mondial de sauvegarde des derniers chevaux sauvages de Przewalski

Sur le Causse Méjean aux paysages similaires aux steppes de Mongolie, l'association Takh mène depuis 28 ans un programme de conservation des derniers chevaux sauvages de Przewalski (il en reste moins de 1000 sur la planète). Elle vient d'intégrer un projet mondial de recherche et de protection.

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Placés sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), les chevaux sauvages de Przewalski, menacés d'extinction, ont trouvé un sanctuaire en Lozère où l'association Takh mène depuis 1993 un programme de conservation de cette espèce originaire de Mongolie. Un projet désormais intégré dans un vaste programme mondial de recherche qui vise à mieux protéger ces équidés.

La Lozère au cœur d'un projet mondial de protection

Cette nouvelle plateforme scientifique, baptisée "Shamane", rassemble et analyse les données collectées sur plusieurs années, comme les interactions des chevaux de Przewalski avec d'autres animaux tels que les chevaux domestiques de leur zone, la manière dont ils utilisent leur habitat en fonction de la météo ou encore leurs pâturages préférés. Mais aussi leur relation avec les éleveurs locaux, leur date de naissance, leur sexe, leur ADN pour établir les filiations. Cette inititative a été présentée début septembre au congrès mondial de l'UICN à Marseille.

Concrètement, les observations faites par les scientifiques sur le terrain, ainsi que des données satellites sont réunies et présentées de manière interactive sur le site internet du projet Shamane (dont l'interface est en Anglais). Une partie sera accessible au grand public, une autre sera réservée aux chercheurs.

L'idée, avec ces données collectées en France et en Mongolie, est de mieux comprendre le comportement des chevaux pour mieux orienter les actions de protection.

Laurent Tatin, le responsable scientifique de l'association lozérienne Takh

Il y a 28 ans, l'association Takh a choisi d'ancrer son projet en Lozère où le relief montagneux présente des points communs avec les steppes mongoles dont sont originaires les chevaux de Przewalski.

Du Causse Méjean aux steppes de Mongolie, mêmes paysages et même combat

Ces équidés ont été découverts par l'explorateur russe Nicolaï Przewalski au XIXème siècle dans le désert de Gobi où les éleveurs mongols les connaissaient depuis des siècles sans avoir jamais pu les domestiquer car ils sont considérés comme indomptables.

A l'état sauvage, ils ont disparu à la fin des années 1960, date à laquelle on ne recense plus qu'une quinzaine d'entre eux en captivité dans des zoos européens.

Aujourd'hui, leur population totale s'élève à 800 individus en Mongolie et 33 en Lozère.120 chevaux vivent notamment dans le parc national de Khomyn Tal (ouest de la Mongolie), où ils ont été réintroduits voilà 15 ans. L'association lozérienne Takh travaille d'ailleurs main dans la main avec une ONG mongole qui suit cette réintroduction. Toutes les deux espèrent faire des émules ailleurs dans le monde :
 

Comme nous avons 30 ans de données sur le cheval de Przewalski en France et 15 ans en Mongolie, nous aimerions les partager avec ceux qui travaillent aussi sur ce cheval en Hongrie, Russie, République tchèque et ailleurs en Mongolie.

Laurent Tatin, le responsable scientifique de l'association lozérienne Takh

400 hectares de liberté

En Lozère, l'espèce a été implantée sur 400 hectares au Villaret, sur le Causse Méjean, à 1000 mètres d'altitude. Ils y vivent en semi-liberté et leurs contacts avec les humains sont réduits au strict minimum.

Depuis, certains de ceux qui y sont nés ont été renvoyés dans leur pays d'origine pour y retrouver une liberté complète. Comme ces animaux ont une structure sociale familiale, ils ne peuvent faire le voyage qu'en groupes. Ainsi, au début des années 2000, 4 familles et un groupe d'étalons nés en Lozère ont gagné les steppes d'Asie Centrale.

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