Pour célébrer les 140 ans de la traversée des Cévennes par l’écrivain Robert Louis Stevenson, des associations ont travaillé à rendre le "chemin de Stevenson" accessible à tous, y compris aux aveugles et malvoyants, qui peuvent maintenant faire la randonnée avec un audioguide.
Il y a 140 ans, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson traversait les Cévennes. L’auteur de L’Île au trésor et L’Etrange cas du docteur Jekyll et Mr. Hyde tirait de son expérience un nouveau récit, Voyage avec un âne dans les Cévennes.
Aujourd’hui, le sentier emprunté alors par l’auteur est praticable y compris pour les personnes aveugles ou malvoyantes grâce à une application, OpenWay. Cet audioguide leur indique en effet la direction à suivre au fur et à mesure de leur progression, et les prévient des dangers présents comme une route à traverser ou un ravin sur le côté.
L’application, téléchargeable dès maintenant sur android, et disponible dans les prochains mois sur Apple, est synonyme d’autonomie et liberté pour les aveugles, comme Nicolas Linder, malvoyant depuis l’âge de 5 ans :
Auparavant je sentais vraiment que je vivais dans une bulle du handicap. On manque un peu d’air, on étouffe un peu et donc là le fait de pouvoir de nouveau se promener en autonomie, ça permet de respirer, de partager des bons moments avec les amis et puis surtout de ne pas être celui qui ne fait que suivre.
Seulement 5% des personnes aveugles et malvoyantes sortiraient de manière autonome d’après Gérard Muller, président de l’association Yvoir, lui-même globe-trotteur malvoyant, à l’origine de l’appli, seul système permettant de se déplacer en pleine nature de manière autonome.
En sept ans, une cinquantaine de sentiers ont été numérisés, en France métropolitaine, mais aussi en Guyane, à La Réunion, ou encore en Afrique. Le chemin de Stevenson est le dernier en date.
En plus d’être ouvert aux aveugles et malvoyants, le chemin peut dorénavant être pratiqué par des personnes handicapées qui ont des difficultés à se déplacer : l’association Sur le chemin de Robert Louis Stevenson a en effet investi dans une escargoline, un chariot à trois roues, qui s’accroche à un âne.