Saint-Chély-d'Apcher, Langogne ou Mende. Plusieurs points de blocage toujours actifs en Lozère même si les gilets jaunes se font moins nombreux. Et pour cause. Certains manifestants risquent des sanctions. Notre équipe de Mende les a rencontrés.
Cinquième jour de barrages pour les gilets jaunes. En Lozère comme ailleurs, les opposants aux taxes sur les carburants tentent de continuer la mobilisation. D'autant plus qu'ici, la circulation automobile et son coût concernent la plupart des habitants du territoire rural.
Mais certains sont maintenant directement visés par des risques de sanctions. Surtout lorsqu'ils ont donné leur nom en préfecture au début du mouvement pour que leur manifestation soit autorisée.
Prison et amendes en perspective
Après avoir déposé une déclaration de manifestation en préfecture, Julie Mura est devenue l'une des représentantes légales de ce blocage en Lozère. Après les barrages de ces derniers jours, c'est donc elle qui est dans le viseur de la justice : pour entrave à la circulation, elle risque de la prison, une amende et la perte de 6 points sur son permis de conduire.
"La répression, c'est pas ça qui nous fera fléchir"
Julie est consciente de la responsabilité qu'elle a endossée en déposant la déclaration de manifestation. Pour elle, le plus important est de ne pas monter une population contre une autre, en l'occurrence ceux qui voudraient bosser et ceux qui bloquent.
Même constat pour Jean-Marc Gleyzon. En soutien aux gilets jaunes, cet ancien transporteur a formé un barrage à l'aide de deux camions. Un barrage levé quand il a appris ce qu'il risquait."On a vraiment des convictions très fortes, explique Julie Mura, mais notre conviction première c'est de ne surtout pas entraver les populations, les gens qui travaillent. On ne veut pas se les mettre à dos, on est tous concernés et il y n'a pas une population contre une autre moitié de population. Et la répression c'est pas ça qui nous fera fléchir.".
Malgré ces menaces de sanction, en lozère, Julie comme Jean-Marc Gleyzon restent mobilisés. Ils vont garder leur gilet jaune aujourd'hui encore."4.500 euros d'amende, et garde à vue. Je sais pas mais on n'est pas des criminels ! s'exclame le transporteur. On est des citoyens comme vous, on essaie un peu de faire valoir nos droits, c'est tout.".
Le reportage sur place parmi les "gilets jaunes" avec Olivia Boisson et Yannick le Teurnier.