L’ancien député UMP de la Lozère, Francis Saint-Léger, est accusé d’emplois fictifs et de détournements de fonds publics au bénéfice de membres de sa famille. C'est l'ancien attaché parlementaire de Pierre Morel-à-L’Huissier, l'actuel député UDI, qui fait cette révélation.
Après Pierre Morel-à-l’Huissier, actuel député UDI de la Lozère et Sophie Pantel, présidente PS du Conseil départemental, c’est à présent au tour de Francis Saint-Léger, ancien député UMP de ce même département d’être accusé de malversations financières. Les faits dénoncés se seraient déroulés entre 2010 et 2011. Francis Saint-Léger est toujours actuellement maire des Monts-de-Randon.
A l’origine de cette révélation, Eric Lange, un ancien attaché parlementaire de Pierre Morel-à-l’Huissier.
Des emplois fictifs pour la femme et les filles de l’ancien député ?
Ecoeuré par les pratiques auxquelles il a participé pendant ses 3 années d’exercice, Eric Lange est aujourd’hui lanceur d’alerte.
Après Pierre Morel-à-l’Huissier, il s’attaque aujourd’hui au prédécesseur de ce dernier. “Pierre Morel-à-l’Huissier a des dossiers sur chacun de ses adversaires politiques. Il en avait un épais sur Francis Saint-Léger qu’il avait battu aux élections législatives de 2012, il craignait qu’il se présente contre lui en 2017, il m’a donc demandé de me renseigner sur ses revenus”.
Avant de quitter Pierre Morel-à-l’Huissier, j’ai fait des copies de ce dossier qui comprenait des fiches de paye au nom des filles et de la femme de Francis Saint-Léger.
Au total, une trentaines de fiches de paye pour un montant total de plus de 90.000 euros, au nom de Christiane, Ludivine et Mylène Saint-Léger, l’épouse et les filles de l’ancien député.
Les rémunérations des filles de Francis Saint-Léger correspondent à des emplois à mi-temps et occasionnels mais celles de sa femme posent davantage question.
Christiane Saint-Léger aurait travaillé tous les mois pour son mari entre janvier 2010 et décembre 2011. Un emploi rémunéré à hauteur de 3 096,54 euros mensuel et situé à Rieutort-de-Randon. “Pourtant, Christiane Saint-Léger était employée comme professeur d’économie au lycée Emile Peytavin de Mende à plein temps. Comment pouvait-elle être à deux endroits en même temps ? C’est bien la preuve que c’était un emploi fictif”, dénonce Eric Lange.
Eric Lange a envoyé ces documents à Anticor, l’association de lutte contre la corruption en politique et la fraude fiscale et qui œuvre en faveur de l’éthique en politique. Francis Saint-Léger n'a pour le moment pas répondu à nos sollicitations.