Maudite ou terrible guerre, des mots retrouvés dans toutes les lettres des Poilus héraultais

Il y a 100 ans, la France était en pleine Première guerre mondiale. Un centenaire entamé l'an passé avec une Grande collecte et recensement, lancés par les archives départementales, de tous les souvenirs que les particuliers pouvaient avoir chez eux. Notamment des lettres d'Héraultais au front.

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Une Grande collecte pour mieux connaître la "Grande Guerre" comme on l'appelait. Sans savoir qu'une autre allait suivre, 21 ans plus tard.
Parmi les milliers de lettres apportés par des familles, celles retrouvées dans une ferme du Soulié, dans les Hauts-cantons héraultais. Une commune d'une centaine d'habitants à peine aujourd'hui. Ils étaient sept fois plus en 1914.

Les lettres de la ferme du Soulié dans l'Hérault

26 août 1914 :
Bon baiser de ton époux Fabre,
Je suis blessé à la main droite

29 août 1914 :
Cher époux,
Nous avons reçu ta carte nous disant que tu était blessé...
J'ai dit de suite que, où que tu sois, je voulais venir te voir.

Dans cette correspondance entre Marie et Pierre Fabre, le soldat préfère taire à son épouse la gravité de sa blessure.
Leur petit-fils a retrouvé par hasard toutes leurs lettres, presque tombées du ciel puisque conservées depuis un siècle, au grenier de la maison familiale.

Débutée en 2013, cette collecte nationale a permis de faire ressurgir énormément d'archives détenues par les descendants des poilus.

Les documents intéressent en particulier une linguiste qui étudie le français parlé au début du XXème siècle.
En mettant de côté la parole des officiers et des plus instruits, elle s'est penchée sur le langage des gens du peuple.

Lectrice attentive de plusieurs centaines de lettres dont celles de Pierre et Marie Fabre, la chercheuse a examiné à la loupe, les expressions et les mots employés, il y a 100 ans.
Confirmant ainsi que la guerre est peu évoquée, citée 70 fois parmi les 160.000 mots utilisés, et que le terme reste souvent associé aux mêmes adjectifs... maudite, terrible.

La linguiste a étendu le projet Corpus 14 sur la France entière.
Une étude qui débouche sur la publication d'un ouvrage grand public sur "l'écriture de ces poilus ordinaires, entre villages et tranchées".

Reportage F3 LR : F.Hertmann et J.Morch ©F3 LR

 

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