Coronavirus : de Montpellier à Nîmes, confinement difficile pour les gens du voyage

15 familles dans 2 caravanes à Nîmes, des centaines de Roms pour 1 robinet d'eau à Montpellier. Le confinement est un vrai casse-tête pour les gens du voyage. Problèmes d'hygiène, de promiscuité mais aussi d'alimentation quand les mendiants et les ferrailleurs ne peuvent plus nourrir leur famille.

Ils vivent par définition tous ensemble et souvent dehors. A l'opposé du confinement. Pour certains, les "voyageurs", c'est un mode de vie choisi qui se transmet depuis des générations. Pour d'autres, les Roms chassés de l'Europe de l'Est, c'est juste une histoire de survie. Mais ces deux populations sont aujourd'hui particulièrement menacées par le coronavirus. Pour les gens du voyage, les règlements des aires d'accueil ne sont pas adaptés à la crise sanitaire. Quant aux Roms, ils sont aujourd'hui dans une situation d'"urgence absolue", à la fois alimentaire et sanitaire dans le contexte de la pandémie.


Les gens du voyage quittent les aires d'accueil


Des dizaines de caravanes dans la zone d'activités désertée du Millénaire, à Montpellier. Et partout, des "voyageurs" qui s'entassent sur des petits terrains familiaux, comme à Nîmes. Difficile aujourd'hui pour les gens du voyage de trouver un lieu adapté au confinement. 

"Nous vivons à 15 familles et deux douches sur notre  terrain familial à Nîmes" explique Christophe à nos confrères de l'AFP.
 

On a peur de ce virus bien sûr mais on ne peut pas vivre séparément, empêcher les gosses de jouer ensemble et cesser de s'occuper de nos vieux" ajoute ce père de six enfants installé sur un terrain exigu à Nîmes sur lequel les caravanes sont très proches.  


Car le confinement a des répercussions économiques non négligeables pour ces voyageurs, artisans indépendants souvent présents sur les marchés et aujourd'hui sans revenus. C'est ainsi qu'à Nîmes-Est comme dans le reste de la France, les familles quittent les aires d'accueil payantes pour rejoindre des terrains privés, les leurs quand ils en ont, ou bien des "occupations "sauvages" de parkings désertés comme dans la zone d'activités du Millénaire à Montpellier. 
 

Les mesures exceptionnelles toujours attendues


Ceux qui n'ont eu d'autre choix que de rester sur des aires (souvent situées près des déchetteries ou des autoroutes) voient les frais de stationnement, d'eau et d'électricité, s'amonceler sans que la gratuité réclamée par les associations en cette période exceptionnelle ne soit envisagée. 
Seul assouplissement concédé : depuis le 27 mars, les autorités préconisent de suspendre les expulsions, notamment dans le cas d'occupations de terrains considérées comme illicites.
 
 

Les Roms en urgence alimentaire et sanitaire absolue

 

 Mon mari ne peut plus faire la ferraille depuis 15 jours, nous n'avons plus d'argent et nous avons du mal à nous nourrir, à acheter de l'eau pour boire et à trouver de l'eau pour nous laver les mains, il y a un seul robinet pour tout le monde.

Le tableau dressé à nos confrères de l'AFP par Sara, habitante Rom roumaine d'un bidonville situé dans le nord de Montpellier, n'est pas exagéré. Tous les Montpelliérains passant dans le coin peuvent voir depuis des mois la misère de ce campement d'infortune.
 
Au total, les quelques 19.000 Roms vivant dans des bidonvilles en France doivent recevoir une aide sanitaire et alimentaire en urgence absolue, a souligné jeudi dernier le collectif Romeurope. Si on n'a pas l'humanité de le faire pour eux, on doit au moins le faire pour éviter que les camps ne deviennent des abcès de prolifération du virus.
 

Le point sur les différents camps de Roms en France


Encore plus de pauvreté avec le confinement

 

Leurs activités de subsistance ne marchent plus : ni la manche, ni le biffin (vente d'objets de récupération dans les poubelles) ni le ferraillage (vente de pièces de métal). Il y a des personnes vulnérables pour lesquelles rien n'est fait" déplore Clara Pichon, médiatrice de la Cimade à Montpellier, où un millier de Roms sédentaires vivent dans des bidonvilles.  

Via les associations ou les médias roumains, la grande famille de Florin, 30 ans, vivant sur un autre bidonville du nord de Montpellier est "au courant des consignes" mais se demande comment les appliquer avec un seul point d'eau pour une douzaine de familles nombreuses.
 

Distribution d'eau et de vivres indispensables 


La situation alimentaire également désastreuse n'est pas, pour l'instant, évoquéee par les autorités préfectorales et métropolitaine qui ont assuré que des citernes seraient prochainement installées
En attendant que les promesses deviennent réalité, des distributions alimentaires prises en charge par un collectif interassociatif de crise ont eu lieu la semaine dernière à Montpellier. Une aide vitale qui a pu se faire grâce à la mobilisation de bénévoles mais faute d'aide logistique, impossible de faire respecter les mesures barrière, témoigne la médiatrice de la Cimade.
 
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