5 sociétés sont jugées à partir de ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour une explosion de gaz qui a tué un pompier originaire de l'Hérault et blessé des dizaines de personnes, en février 2008, à Lyon. Un procès très technique, il doit durer jusqu'au 13 février.
GRDF, GDF Suez, Veolia et deux sous-traitants comparaissent notamment pour "homicide involontaire, blessures involontaires ayant entraîné une interruption totale de travail de plus de trois mois, dégradations involontaires par explosion ou incendie dues à un manquement à une obligation de sécurité". Un procès technique qui va durer 3 semaines.
Elles encourent jusqu'à 225.000 euros d'amende et diverses peines complémentaires jusqu'à l'interdiction d'exercer. Plus de 160 personnes physiques et morales sont parties civiles à ce procès étalé sur trois semaines.
Le reportage de J.Sauvadon et T. Swiderski - Intervenant : Maître Paul-Richard Zelmati, Avocat de l'association des victimes
GRDF, GDF et Veolia et deux sous-traitants poursuivis devant le tribunal correctionel
L'enquête a fait ressortir des causes multiples et notamment des négligences de la part des sociétés intervenant sur le chantier, ainsi que dans la gestion de la fuite de gaz.
- Gaz Réseau Distribution de France (GRDF), chargé de la maintenance et de l'intervention, se voit reprocher de n'avoir pas mis en place une procédure efficace, connue de ses employés en cas de fuite dans un ouvrage enterré.
- La justice impute à GDF Suez une "négligence" dans sa mission de contrôle du chantier lorsque les canalisations de gaz ont été installées, en ne donnant pas l'ordre de les protéger davantage au vu des contraintes du sol.
- Veolia est accusé de n'avoir pas respecté son obligation de demande de renseignements et de ne pas avoir disposé de plans suffisamment à jour avant de procéder aux travaux.
- La société Roche est poursuivie pour la technique inadaptée utilisée lors du changement de canalisation d'eau, sans avoir fait de sondages préalables pour s'assurer de la véracité des plans.
- La société Gauthey, qui en 2003 avait remplacé la canalisation de gaz en cause, est poursuivie pour ne pas l'avoir alors suffisamment protégée.
Les pompiers sont venus nombreux assister à l'ouverture du procès de l'explosion du cours Lafayette