Le parc national des Cévennes, la ligue de protection des oiseaux et le ministère de la transition écologique ont annoncé déposer plainte après la découverte en Lozère du cadavre d'un jeune vautour, une espèce protégée.
C'est la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui a fait part la première de sa colère, notamment sur les réseaux sociaux, ce mardi après-midi.
Selon la LPO d'Occitanie, "15 plombs de chasse (ont été) retrouvés dans le corps de Dolomie, jeune Gypaète barbu réintroduit cette année" dans le parc national des Cévennes "et abattu ce week-end en Lozère".
Sur la radiographie du jeune rapace réalisée par la LPO, les petits plombs sont bien visibles.
Condamnation unanime
Difficile d'imaginer que le jeune vautour ait pu être pris pour un autre volatile. Pour le parc national des Cévennes, il s'agit d'un acte volontaire. La direction a donc décidé de porter plainte elle aussi."Nous tenons à exprimer notre indignation suite à la découverte d'un jeune gypaète barbu abattu dimanche. Il avait été relâché en juin dans le cadre d'un programme de conservation mené avec la LPO et le Parc naturel des Grands Causses."
Nous tenons à exprimer notre indignation suite à la découverte d'un jeune gypaète barbu abattu dimanche.
— Parc des Cévennes (@PnCevennes) October 13, 2020
Il avait été relâché en juin dans le cadre d'un programme de conservation mené avec la LPO et le Parc naturel des Grands Causses.
La ministre de la transition écologique, Barbara Pompili, a elle-même rapidement réagi sur twitter, annonçant que l'Etat porterait plainte aux côtés du parc national des Cévennes et de la Ligue de protection des oiseaux.Le Gypaète barbu est une espèce strictement protégée et menacée. Le Parc National des Cévennes portera plainte aux côtés de la LPO France pour destruction d'espèce protégée.
"Je ne laisserai pas un spécimen d’une espèce protégée, rare et menacée, être abattu au mépris de la loi et de nos efforts en faveur de sa protection", a notamment écrit la ministre.
Un programme européen de sauvegarde
Dolomie faisait partie des 33 gypaètes réintroduits depuis 2016 dans le cadre du programme de sauvegarde du gypaète soutenu par la Commission Européenne et coordonné par la LPO, comme l'explique la ligue d'Occitanie sur son site.Le retour des vautours participe au rétablissement d’un maillon essentiel des espaces naturels et pastoraux : la nécrophagie.
"En se nourrissant de cadavres d’animaux", précise la LPO sur sa page consacrée aux rapaces, "ces charognards augmentent la capacité de résilience des écosystèmes en limitant les risques d’émergence et de dispersion de souches pathogènes et en participant à la restauration des sols (litière, biomasse du sol)".
La destruction d’espèce protégée est un délit. Si son auteur est identifié, il encourt une peine de 3 ans d'emprisonnement et 150 000 € d'amende.