C'est une campagne de fouilles archéologiques sous-marines d'exception qui se déroule à Mèze, jusqu'à la fin de la semaine. Dans les sédiments qui tapissent le fond de l'étang de Thau, un village datant de 1.100 avant Jésus-Christ a été mis au jour, il y a 17 ans. Il faut désormais le sauver.
Un tel ensemble architectural aussi bien conservé est très rare. Mais aujourd'hui, il s'abîme inexorablement, victime de l'érosion. Les archéologues du ministère de la culture s'affairent depuis 2 semaines pour sauver les matériaux les plus précieux pour la compréhension de ce qu'était le site il y a 3.000 ans. Nous avons plongé avec eux.
Plongée sur les traces de l'Âge de Bronze
Tous les matins, ils larguent les amarres pour un horizon historique vertigineux. Là, à 300 mètres du bord, au creux de l'anse de la Conque, ils plongent vers notre histoire. Oh, pas bien profond. 2 ou 3 mètres tout au plus.
Au fond, sur ce qui fut un rivage, dans des carrés délimités par les archéologues du DRASSM, le département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines, gisent des milliers de pieux en chêne, en orme et en peuplier. Un vrai puzzle architectural, vieux de 3 millénaires.
Remontés à la surface, les témoignages s'accumulent.
Un moule, par exemple. Il porte encore les traces du métal en fusion. Une scorie permettra d'en identifier la composition. Pêle-mêle, sur le quai, s'amoncellent céramiques façonnées, mâchoires de porcins, bois de cervidés. Et les précieux pieux, quasiment intacts. Une rareté archéologique victime d'une érosion inéluctable, qu'il fallait à tout prix sauver.
Des structures qui attestent d'une sédentarité sur plusieurs siècles, comme celles découvertes à Sète et à Marseillan. Et un étang de Thau qui apparaît peu à peu comme le berceau commun de ceux qui y vivent aujourd'hui.
Reportage F3 LR : V.Luxey et B.de Tugny