Capitaine Papé en stage de préparation à Canet-en-Roussillon

Un an après son dernier "capitanat", Pascal Papé se retrouve à la tête du XV de France avec la mission de mener, avec son orgueil et son exigence, un groupe jeune et sous pression, au Tournoi des six nations. La préparation de l'équipe en Roussillon est donc capitale.

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Quand il a appris coup sur coup, dimanche, la blessure de l'habituel capitaine, Thierry Dusautoir, et qu'il héritait de la charge, Papé a appelé son ami toulousain. Le deuxième ligne parisien s'est retrouvé un an en arrière, quand le 3 février 2013, alors qu'il était capitaine des Bleus après avoir assuré un premier intérim de Dusautoir, il s'était blessé au bout de 59 minutes du premier match du Tournoi en Italie. Diagnostic: lombosciatique. Il n'a plus joué de la saison.

"Ce que vit Thierry (absent pour au moins quatre mois), c'est ce que j'ai vécu l'année dernière. C'est frustrant, c'est le pire qui puisse arriver à un joueur", explique-t-il.


Mais l'heure n'est pas aux sentiments. Dans dix jours se profile un France-Angleterre de tous les dangers.

Pour Saint-André, le choix de Papé, 33 ans, était "une évidence": "Il était vice-capitaine, c'est le joueur qui a le plus de bouteille au niveau international dans un groupe jeune. On aura besoin de son leadership et de son charisme."

Dix ans de sélection

Le pilier droit, Nicolas Mas, est de cinq mois son aîné. Mais avec ses 49 sélections et ses dix ans en Bleu, Papé n'en est pas moins un des doyens du groupe français réuni en stage à Canet-en-Roussillon, dans les Pyrénées-Orientales.

"On est deux ou trois avec Dim (Szarzewski), Nico (Mas), Benjamin Kayser qui ont connu la génération d'avant, donc on apporte notre expérience", explique-t-il. "Je connais ça, c'est marrant à voir avec le recul. Moi, j'ai attaqué avec les Pelous, Magne, Ibanez, Crenca et consorts... Ca va super vite !"


Pascal Papé est un leader apprécié des joueurs et de l'encadrement pour son engagement total sur le terrain et son franc-parler. "C'est quelqu'un qui est droit dans ses bottes, un meneur d'hommes", affirme l'arrière-ailier Hugo Bonneval (23 ans), qui le côtoie au Stade Français.
"Vu mon poste, je peux ne pas le croiser de tout un match mais même du fond du terrain, je peux vous dire que quand il n'est pas là, ça se sent. Et dans le vestiaire, un simple regard..."

"Quand il a besoin de redresser tout le monde, il le fait et il ne prend pas de pincettes ! C'est un modèle, il est toujours là, il s'entraîne tout le temps."
"Prendre nos responsabilités", Jules Plisson, l'autre nouveau Parisien du XV de France, renchérit: "lundi, il m'a dit "Viens, je vais t'expliquer un peu le projet de jeu". On est allé dans sa chambre, il m'a expliqué deux, trois trucs".
"C'est quelqu'un d'exigeant envers lui-même et ses joueurs mais il sait aussi faire la part des choses. Nous les jeunes, il nous laisse aussi grandir par nous-mêmes", ajoute l'ouvreur de 22 ans.


Son exigence sera à l'unisson de celle de l'encadrement français avant un France-Angleterre déterminant pour lancer une saison 2014 placée sous le signe du rachat après une année 2013 catastrophique.

"Il faut qu'on prenne nos responsabilités, on sort d'une des pires saison de l'histoire du rugby français. Il faut que 2014 soit un grand cru", lance-t-il. "Il faut qu'on arrive à se lâcher. On a tendance à faire bien le plus dur et mal le plus facile".

Celui qui n'a pas l'habitude de préparer ses discours d'avant-match n'en fera pas plus le 1er février au Stade de France. "Avant un France-Angleterre, il n'y a pas grand-chose à dire. Il suffira de regarder derrière nous (l'année 2013, ndlr) pour être motivés. Il n'y aura pas beaucoup de paroles à donner, il faudra des actes."
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