Les Catalans ont commencé à voter dimanche sur l'indépendance de leur région, une consultation sans valeur légale mais très attendue, organisée en dépit de son interdiction à la demande de Madrid.
Des bureaux ont ouvert à 9h00 comme prévu à Barcelone. Certains sous les applaudissements de votants qui devront répondre à deux questions: "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ?" et si oui, "Voulez-vous qu'il soit indépendant ?".
7000 urnes sont installées dans toute la Catalogne dont une à Perpignan à la Casa de la Généralitat.
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Reportage : J.Lopez/ C.Lambrich
Potentiellement, quelque 5,4 millions de résidents, y compris les jeunes à partir de 16 ans et les étrangers, peuvent s'exprimer. La Catalogne compte 7,5 millions d'habitants, l'ensemble de l'Espagne 47 millions. Cependant ce chiffre ne sera pas atteint, d'autant que les partisans du "non" vont boycotter la consultation. Les estimations les plus optimistes évoquent ainsi deux millions.
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Reportage France3
Selon les derniers sondages, la moitié des habitants de cette riche région côtière et de montagnes du nord-est de l'Espagne, dont la capitale rayonne en Europe et au-delà, souhaite l'indépendance. Cette journée du "9-N" (Neuf-Novembre) est le dernier épisode en date d'une longue série de querelles avec Madrid, qui refuse d'accorder davantage d'autonomie à une région disposant déjà de larges pouvoirs. Cette opposition farouche, la corruption touchant l'ensemble de la classe politique et la crise économique ont jeté de nombreux Catalans dans les bras des indépendantistes, qui leur promettent "un pays meilleur", sans l'Espagne.
Dimanche représente "une journée historique, un point d'inflexion", estime Muriel Casals, présidente de l'association Omnium, favorable à l'indépendance. "Il y aura vraiment un avant et un après", dit-elle en estimant que le divorce avec Madrid est consommé.
Le président de l'exécutif catalan a d'ailleurs pris le risque d'organiser cette consultation sans valeur légale - il n'y a ni listes électorales ni commission électorale - en dépit de son interdiction par le tribunal constitutionnel à la demande de Madrid.