Pied de nez à l'installation ce mercredi du parlement catalan, un groupe de Catalans anti-indépendantistes, créateurs de la région fictive et satirique de Tabarnia, fidèle à l'unité de l'Espagne, s'est choisi mardi un "président" qui, comme Carles Puigdemont, se trouve en exil... mais à Madrid !
"Citoyens de Catalogne, je ne suis pas là", a déclaré par vidéoconférence le nouveau "président" tabarnais Albert Boadella, dramaturge catalan installé à Madrid et très hostile aux séparatistes, dans une référence ironique à la volonté de Carles Puigdemont de se faire investir à distance comme président de sa région.
Fin décembre, l'invention de Tabarnia, via une pétition sur internet reprenant sur un mode satirique les arguments des indépendantistes catalans, avait fait fureur en Espagne.
La région imaginaire, située le long de la côte catalane, tire son nom de Tarragone et Barcelone, les deux principales villes de cette zone, comme l'expliquent des journaux comme Lavanguardia ou El Païs.
"L'argument le plus puissant de Tabarnia est d'être un grand miroir dans lequel se reflète l'indépendantisme et l'absurdité de ses arguments", a expliqué Jaume Vives, porte-parole de la Plateforme pour Tabarnia, lors d'une conférence de presse.
Le "président" de Tabarnia, Albert Boadella, refuse depuis 2007 que ses pièces soient montrées en Catalogne, affirmant que les libertés y sont bafouées.
La présentation de ce président fictif intervient à la veille de l'investiture du nouveau parlement catalan, ce mercredi, où les partis indépendantistes ont de nouveau obtenu la majorité absolue avec 70 sièges sur 135 après les élections régionales du 21 décembre.
Les services juridiques de cette chambre régionale, tout comme le gouvernement espagnol et l'opposition catalane, estiment qu'une investiture à distance de Carles Puigdemont comme président serait illégale.