Le loto du patrimoine revient ! Cette année encore, 18 sites emblématiques ont été sélectionné, parmi lesquels le pont-aqueduc romain d'Ansignan, dans les Pyrénées-Orientales.
Coup d'envoi de la sixième édition du loto du patrimoine ! La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, et la Fondation du patrimoine ont tranché jeudi 16 mars. Pour cette nouvelle mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril, portée par Stéphane Bern, 18 sites emblématiques ont été retenus partout en France. En Occitanie, le pont-aqueduc romain d'Ansignan (Pyrénées-Orientales), est le seul heureux élu de la région.
Niché au cœur de la vallée de l'Agly, au pied du roc de Vergès, ce véritable joyau antique repose. L'aqueduc romain, long de 170 mètres, sublime l'ancien pays des Fenouillèdes. Il veille depuis bien longtemps sur le village d'Ansignan. "Cette partie-là a été carottée et datée de l'époque romaine, du IIIe siècle", explique Roland Salguero, secrétaire d'Ansigna'Muse, une association qui a pour vocation de sauvegarder et valoriser le patrimoine local.
Quelle merveille !
Lyliane Cardona, présidente de l'association Ansigna'Museà France 3 Occitanie
D'abord très court, l'aqueduc a été prolongé au IXe siècle, à l'époque carolingienne. Aujourd'hui, ses 27 arches impressionnent. Un réel emblème pour les 169 habitants du village, car le monument est exceptionnel. "Il est unique en Europe parce que c'est viaduc/aqueduc, et qu'il est toujours en fonctionnement", retrace Lyliane Cardona, présidente d'Ansigna'Muse. "Il n'y en a pas d'autres où l'eau passe au-dessus, et où ensuite les chariots, les charrettes passent à l'intérieur. Et puis alors, quelle merveille !"
S'aventurer à l'intérieur, c'est profiter de ces voûtes en berceau, et d'un majestueux jeu d'ombres et de lumière. Si l'histoire de sa construction et son utilité première restent un mystère, l'aqueduc d'Ansignan est désormais précieux pour le village grâce aux deux canaux qui l'entourent.
"Les habitants du village ont leurs jardins sous les canaux et c'est uniquement grâce à ça qu'on peut avoir des légumes", détaille Roland Salguero. "Et c'est aussi pour ça qu'au fil du temps, l'aqueduc a été entretenu et que nous avons pu avoir cet ouvrage tout le temps en fonctionnement."
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Soigner un tel édifice est une mission conséquente, car ce monument romain est bien malade. "On peut voir dans sa partie centrale, sous l'arche principale, qu'il y a une fissure qui fait tout le demi-cercle", raconte Jean-Philippe Struillou, maire d'Ansignan.
Le montant de la dotation encore inconnu
Des chantiers d'envergure sont à prévoir, ce qui est difficile à assumer pour la petite commune. Alors, forcément, le soutien de la mission Bern est un vrai soulagement.
"On a l'habitude de traiter les dossiers de 20 000 à 50 000 euros. Là, sur un dossier comme ça, où il y a 1,2 million hors taxes, on n'est plus dans la même cour", explique l'édile. "Grâce à cette fondation, c'est merveilleux parce qu'on a plus de soucis financiers."
Le montant versé par la fondation du patrimoine n'est pas encore connue. Quoi qu'il en soit, les fonds économisés par la municipalité serviront à mettre en valeur le site. Des spectacles, des expositions artistiques et des animations sont d'ores et déjà imaginés pour faire découvrir au plus grand nombre cette pépite des Pyrénées-Orientales.
Un article écrit avec Marion Meyer et Mélanie Caron.
