Le drame s'est produit début novembre 2016, dans le quartier du Moyen-Vernet, à Perpignan. Une femme de 26 ans frappée et battue à mort chez elle par son mari est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital. Elle voulait divorcer car elle avait appris l'homosexualité de son mari.
[MAJ 11 septembre 2019 à 18h] - Ce mercredi soir, au terme de trois jours d'audience, l'accusé Madani Khelouf est condamné à 22 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Sabrina, en novembre 2019, à Perpignan. Elle avait 26 ans.
L'avocate générale de la cour d'assises des Pyrénées-Orientales avait requis ce mercredi matin 27 ans de réclusion criminelle contre l'homme accusé d'avoir frappé et étranglé sa femme âgée de 26 ans, en novembre 2016 à Perpignan. Cette dernière avait découvert l'homosexualité de son mari et souhaitait divorcer.
Un féminicide sur fond d'homosexualité masculine
Les causes sont multiples, l'émancipation de son épouse qui voulait divorcer, mais aussi le fait que si elle partait son homosexualité serait révélée", a déclaré l'avocate générale Marie-Céline Straub, ajoutant que "l'intention de tuer ne souffre d'aucun doute.
Elle a donc requis 27 ans de réclusion criminelle.
L'accusé, Madani Khelouf, âgé de 45 ans qui est assisté d'un interprète, avait lui-même alerté ses proches après avoir frappé avec une clé à cliquet puis étranglé sa femme de 26 ans. Cette dernière est décédée quelques heures plus tard au centre hospitalier.
L'accusé aurait été l'amant du mari de sa soeur depuis longtemps
Mardi à l'audience, la présidente Sylvie Chamayou a indiqué que les soeurs de cet homme avaient évoqué l'homosexualité de leur frère avec leur belle soeur. L'une d'elles, aujourd'hui décédée et qui était l'épouse de son amant, avait même précisé que la relation durait "depuis très longtemps".
Le beau-frère, n'a lui pas reconnu de véritable relation avec l'accusé, évoquant simplement des "bêtises" sur fond d'alcoolémie "au bled".
Madani Khelouf avait été interpellé à proximité de l'hôtel de police où il était venu se rendre et avait réitéré ses aveux devant les enquêteurs.
La victime frappée et étranglée
Le jour du meurtre, Sabrina avait croisé son époux dans la rue et ils étaient montés à leur domicile où l'homme, de 17 ans son aîné, avait été saisi, a-t-il affirmé aux enquêteurs, d'"une pulsion ingérable".
La victime était née en Algérie et avait rencontré son futur époux par l'intermédiaire d'un membre de sa famille à l'université.
Le mariage donnait à la jeune femme l'opportunité de venir en France poursuivre ses études. L'union avait été célébrée en 2012. Mais les liens s'étaient peu à peu distendus, et après le lancement d'une procédure de divorce, la jeune femme était partie vivre dans un foyer.
Le procès intervient près d'une semaine après le "Grenelle des violences conjugales" organisé par le gouvernement pour tenter d'enrayer le fléau des féminicides.
En 2018, 121 femmes ont été tuées en France lors de violences conjugales, selon le décompte officiel du ministère de l'Intérieur.