Affaire des assistants d'eurodéputés du FN : Louis Aliot soupçonné de détournement de fonds publics est renvoyé devant la justice

Le maire RN de Perpignan devra comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris en 2024. Louis Aliot, comme Marine Le Pen et 25 autres prévenus sont renvoyés devant la justice pour détournement de fonds publics européens, entre 2004 et 2016. On leur reproche d'avoir participé à un système illégal de paiement de salaires.

Deux juges d'instruction financiers ont ordonné, ce vendredi, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Marine Le Pen, de Louis Aliot, du Rassemblement national et de 25 autres personnes.

Tous sont soupçonnés d'avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens durant 12 ans, a indiqué le parquet de Paris.

Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.

Un procès fin 2024

Une première audience sur l'organisation de ce procès pour détournement de fonds publics et complicité est prévue le 27 mars 2024, avant les débats au fond qui auront lieu en octobre et novembre 2024, a précisé le parquet.

"Cette décision n'est malheureusement pas une surprise", a réagi dans un communiqué Me Rodolphe Bosselut, avocat de la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.

Louis Aliot, eurodéputé entre juillet 2014 et juillet 2017 et secrétaire général du FN de 2005 à 2010 sera entendu pour complicité.

27 prévenus à la barre

Marine Le Pen, qui a toujours contesté toute infraction dans ce dossier, sera jugée pour détournement de fonds publics et complicité.

Son père, cofondateur en 1972 du parti à la flamme, sera également sur les bancs des prévenus aux côtés du maire de Perpignan Louis Aliot, de l'ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, du vice président exécutif de Reconquête! Nicolas Bay, et de l'ex-trésorier Wallerand de Saint-Just ou encore du député et porte-parole du RN Julien Odoul.

Au total, ce sont 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national, rebaptisé RN depuis, 12 autres ayant été leurs assistants parlementaires, ainsi que quatre collaborateurs du parti d'extrême droite qui seront jugés quatre mois après les élections européennes.

Une enquête pour fraude

L'enquête a débuté en mars 2015, lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l'office anti-fraude de l'UE d'éventuelles irrégularités commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires.

Les investigations ont ensuite été confiées fin 2016 à deux juges d'instruction financiers parisiens.

Les magistrats soupçonnent le RN d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires.

Ces derniers auraient travaillé en réalité, totalement ou en partie pour le RN, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires.

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