En finir avec les meublés de tourisme, la Mairie de Barcelone en fait un point d'honneur. La fin annoncée pour 2029 des appartements destinés à la location de courte durée provoque un tollé du côté des propriétaires. Ceux-ci considèrent qu'il s'agit là d'une atteinte au droit à la propriété privée et ne comptent pas se laisser faire.
C'est l'annonce d'une longue bataille en perspective. Pour combattre la crise du logement, la ville de Barcelone a pris la décision d'interdire les locations de type Airbnb sur son territoire.
Volem garantir el dret a viure a Barcelona i fer front de manera efectiva a la crisi d’habitatge que patim des de fa anys. Per aquest motiu, des de l’ajuntament, actuem:
— Jaume Collboni (@jaumecollboni) June 21, 2024
Cap pis turístic a Barcelona. Recuperarem els 10.101 actuals per habitatge per viure-hi.
Millorem la norma… pic.twitter.com/WCBykoHgAk
Selon ce qu'affirme sur la plateforme X le maire socialiste de Barcelone, Jaume Collboni, à l’heure actuelle, les locations de meublés touristiques représenteraient plus de 10 000 logements soit environ 1% des logements dans cette ville devenue ultra-touristique en l'espace de dix ans.
🗣️ Collboni, alcalde de Barcelona, sobre el turismo y la masificación en la ciudad y cómo el Ayuntamiento quiere poner límites a esa actividad https://t.co/QvCiTIxqRS pic.twitter.com/wdGjriPWxh
— infoLibre (@_infoLibre) September 19, 2024
Les appartements sont faits pour vivre. Dans un contexte de crise du logement en Espagne comme dans le reste de l'Europe en général, on se doit de défendre ce modèle.
Jaume Collboni, Maire de Barcelone
Les propriétaires se rebiffent
Pas question de rester les bras croisés. Les propriétaires d'appartements touristiques montent au créneau. Le président de l'Association des Appartements Touristiques de Barcelone (Apartur), Enrique Alcántara, a d’ores et déjà indiqué une avalanche de dépôts de plaintes. Selon lui, prohiber la location de courte durée est une violation du droit à la propriété privée.
Il s'agit d'une violation d'un droit fondamental : celui de la propriété privée. Cela entraîne des dépôts de plaintes et des demandes d'indemnisations qui s'élèvent à un milliard d'euros.
Enrique Alcántara, Président de l'association Apartur
Apartur exigeix indemnitzacions milionàries a la Generalitat per la regulació dels pisos turísticshttps://t.co/j89nSOiEFB
— btv notícies (@btvnoticies) September 16, 2024
1 milliard d'euros et peut-être plus
Un milliard d'euros, c'est le montant estimé par le président d'Apartur pour compenser les pertes sur investissements réalisés et les gains futurs. Un chiffre qui correspond aux plaintes déjà déposées pour 1.500 logements impactés et une vingtaine de sociétés de gestion. Le président a également déclaré que cela faisait plus d'un an que son collectif attend une réunion avec la mairie de Barcelone.
Alcántara a indiqué que les dépôts de plaintes pourront être soumis jusqu'au 8 novembre, date à laquelle le délai prendra fin, coïncidant avec le terme de l'année de publication de la loi. D'autres réclamations sont donc susceptibles de se rajouter à celles déjà enregistrées. Le porte-parole d'Apartur a calculé que le montant des compensations pourrait dépasser 3 milliards d'euros dans la capitale catalane et même 7 milliards dans l'ensemble de la Catalogne.