Catalogne : 4 candidats potentiels à la présidence de la région à la place de Puigdemont

Quatre candidats ont été évoqués pour présider la Catalogne après que Puigdemont ait annoncé qu’il renonçait à prendre la tête de la région.

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Voici les candidats potentiels au remplacement du chef de file indépendantiste, Carles Puigdemont, qui a annoncé jeudi soir qu'il renonçait à briguer la présidence de la Catalogne.



Les partis séparatistes ont obtenu, avec 47,5% des voix, la majorité des sièges au parlement catalan (70 sur 135) lors des élections régionales du 21 décembre.



Cela doit en principe leur permettre de désigner un président de région dans leurs rangs. Quatre candidats sont évoqués.

Jordi Sánchez, l’activiste incarcéré




Il a été proposé par Carles Puigdemont, notamment parce qu'il est numéro deux sur sa liste "Ensemble pour la Catalogne", arrivée en premier au sein du bloc indépendantiste (34 sièges).

C'est un homme transversal (..) qui peut se rapprocher de différentes sensibilités, a déclaré M. Puigdemont.


Toutefois, pour pouvoir être investi il doit obtenir une permission de sortie du juge chargé de l'enquête le visant, qui a déjà refusé cette permission à d'autres avant lui.
Titulaire d'une licence en sciences politiques et âgé de 53 ans, Jordi Sanchez dirige la puissante association indépendantiste catalane ANC (Assemblée nationale catalane).

Il est en détention provisoire depuis le 16 octobre, pour une manifestation le 20 septembre à Barcelone. Les manifestants avaient cerné un immeuble où la garde civile menait une perquisition, bloquant la sortie pendant plusieurs heures.

Jordi Sanchez a commencé à militer à 19 ans au sein d'une mouvement pour la défense du calatan, "Appel à la solidarité", qui boycottait notamment les commerces utilisant l'espagnol sur leurs devantures ou décrochait des drapeaux espagnols.

Il a aussi été membre dirigeant d'une fondation dont la vocation était de faire connaître la Catalogne à l'étranger. En 2015, il a été choisi pour diriger l'ANC, capable de mobiliser des centaines de milliers de manifestants pour défendre le droit à l'autodétermination du peuple catalan.

Jordi Turull, le porte-parole



De nombreux médias estiment que ce licencié en droit de 51 ans pourrait être une autre option si Jordi Sanchez est empêché. Jordi Turull est numéro trois sur la liste de M. Puigdemont. Et jusqu'au 27 octobre il occupait le poste de porte-parole du gouvernement. Cet élu régional est l'un de ses proches.
Sa carrière politique a démarré en 1987, en tant que conseiller municipal du parti Convergencia democratica (conservateur et nationaliste), actuel Parti démocratique de Catalogne. C'est, selon ses compagnons, "un homme de parti".

Il a présidé entre 2013 et 2016 le groupe parlementaire nationaliste et conservateur. Jordi Turull est également poursuivi pour "rébellion et sédition" mais il n'a passé qu'un mois en détention provisoire.

Sa candidature reste compliquée puisqu'en cas de renvoi devant un tribunal, il risquerait de se voir privé du droit d'exercer une fonction publique.

Elsa Artadi, le bras-droit de Puigdemont



Elsa Artadi, 41 ans, titulaire d'un doctorat en économie de l'université de Harvard aux Etats-Unis et adepte de yoga est aussi très souvent mentionnée. Elle a deux avantages: sa proximité avec Carles Puigdemont et l'absence de casier judiciaire. Elsa Artadi a rejoint le département des Affaires économiques de la Généralité (exécutif catalan) en 2010, après avoir enseigné en Italie. En 2016, elle s'est vu confier le poste de coordinatrice des ministères régionaux, avant de coordonner en 2017, la campagne de Carles Puigdemont pour les élections régionales du 21 décembre.

Oriol Junqueras, le "vice-président"



Comme Jordi Sanchez, cet historien de 48 ans est en détention provisoire. La justice le soupçonne d'avoir eu, en tant que vice-président régional chargé des finances, un rôle important dans la tentative de sécession de la Catalogne.

Oriol Junqueras est aussi le dirigeant de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), la deuxième formation indépendantiste. Son parti estime que sa candidature a aussi une "légitimité" car il faisait partie du gouvernement destitué par Madrid.

Catholique pratiquant, marié et père de deux jeunes enfants, Oriol Junqueras dirige depuis 2011 cette formation de gauche qui a gagné depuis du terrain électoralement au point de menacer l'hégémonie historique des nationalistes conservateurs en Catalogne.
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