Jordi Sanchez, candidat indépendantiste à la présidence de la Catalogne écroué dans une enquête sur la tentative de sécession, a renoncé à sa candidature, pour débloquer la formation d'un gouvernement régional, a annoncé mercredi le président du parlement catalan.
Après Carles Puigdemont, Jordi Sanchez out !
La décision de Jordi Sanchez, ancien dirigeant de la puissante association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), intervient après le refus opposé par la Cour suprême à sa libération, nécessaire pour participer à une éventuelle séance d'investiture.
"Jordi Sanchez m'informe qu'il retire sa candidature à la présidence, estimant que c'est le meilleur service qu'il puisse rendre au pays", a déclaré Roger Torrent à la presse, en évoquant la difficulté à l'investir compte tenu de son incarcération et en dénonçant "l'atteinte à ses droits fondamentaux".
Le premier candidat présenté par les séparatistes n'était autre que l'ex-président régional Carles Puigdemont, installé à Bruxelles où il échappe aux poursuites de la justice espagnole dans une enquête pour "rébellion, sédition et malversation de fonds" présumées.
Jordi Sanchez est également poursuivi dans le cadre de cette enquête, comme de nombreux responsables indépendantistes.
La Cour constitutionnelle avait suspendu la séance d'investiture de M. Puigdemont, estimant que celle-ci ne pouvait se tenir "à distance" et qu'il devrait au préalable se rendre à la justice et solliciter son autorisation.
Carles Puigdemont, qui serait certainement arrêté s'il rentrait en Espagne, avait renoncé début mars.
Jordi Sanchez, numéro deux sur sa liste "Ensemble pour la Catalogne", était en détention provisoire depuis la mi-octobre pour avoir participé le 20 septembre à une manifestation contre des perquisitions qui avait bloqué pendant plusieurs heures les agents des forces de l'ordre chargés de ces perquisitions.
Jordi Turull, le recours ?
Le président du parlement catalan a annoncé qu'il s'entretiendrait à partir de jeudi avec les représentants des partis pour désigner un nouveau candidat.
Parmi les personnalités évoquées figure Jordi Turull, ancien porte-parole du gouvernement indépendantiste de Carles Puigdemont, qui est lui en liberté.
Il fait cependant aussi l'objet de poursuites et a passé un mois en détention provisoire, en novembre.
Tant que le parlement catalan, dominé par les indépendantistes, n'investit pas de nouveau gouvernement régional, la Catalogne reste sous la tutelle de Madrid qui a mis la région sous tutelle le 27 octobre, après une déclaration unilatérale d'indépendance avortée.
L’investiture est pour ce jeudi 17h. La CUP doit décider à 15h, si elle lui apporte son soutient.
Une session organisée en urgence par Roger Torrent, le président du parlement, car le juge de Madrid a convoqué Jordi Turull demain vendredi.
Il pourrait à nouveau le mettre en prison. Les indépendantistes défient donc Madrid de mettre en prison un président de la Catalogne qui serait élu cet après-midi.
Du côté de Madrid, Rajoy a annoncé qu’il maintiendrait la Catalogne sous tutelle, si le candidat est poursuivi par la justice.
La partie d’échec continue donc entre indépendantistes et le pouvoir central espagnol.