L'article 155 de la constitution espagnole actuellement appliqué en Catalogne, a levé l'autonomie de la région. Une mise sous tutelle qui impacte plusieurs institutions catalanes dont l'audiovisuel public. Son équilibre économique est clairement menacé, sa liberté aussi.
21h, le générique du journal du soir de TV3 démarre...
C'est le programme le plus regardé en Catalogne, le journal télévisé du soir incarné par le présentateur vedette Toni Cruanyes.
Il a débuté sa carrière en 2001 à TV3 mais depuis l'application de l'article 155 et la mise sous tutelle de la Catalogne, son métier a basculé.
La couverture des élections législatives du mois de décembre a été la période la plus compliquée pour les journalistes de TV3 accusés d'être pro-indépendance.
Certaines expressions ont été interdites par l'autorité de contrôle électoral, comme la formule Président Puigdemont" explique Toni Cruanyes.
"Ca fait plus de 30 ans que TV3 existe, la chaîne est reconnue et respectée. Mais d'un coup tout a été bouleversé. TV3 est devenue une cible" confirme Raquel Sans, journaliste-présentatrice à TV3 Barcelone.
Une autre pression, plus forte encore, affecte désormais cette télévision publique, elle est... économique. Le ministère des Finances espagnol impose à TV3 une TVA beaucoup plus importante. Selon une élue du CE, le budget de 231 millions d'euros pourrait être réduit de 39 millions.
Une des options pour sauver l'audiovisuel public catalan serait la fin de la mise sous tutelle de la Catalogne et le retour d'un gouvernement autonome.
Sans aide financière, TV3 va devoir tailler dans ses programmes, la célèbre émission satyrique Polonia pourrait même disparaître.