Santi Vila, un ancien ministre du président destitué Carles Puigdemont a reconnu que la Catalogne n'était pas pleinement prête pour l'indépendance, en dépit de la proclamation vendredi par son parlement de la "République" catalane.
L'indépendance : "l'illusion d'un processus facile"
"Ce processus d'indépendance (...) est parti de l'illusion que ce serait un processus facile, qui pourrait se conduire rapidement et sans dommages", a déclaré à la radio régionale Racl, l'ancien responsable des entreprises dans le gouvernement Puigdemont, Santi Vila, qui a démissionné à la veille de la proclamation d'indépendance.
"Au-delà de la déclaration d'indépendance, il y a les faits", a ajouté ce nationaliste modéré, qui jusqu'au dernier moment avait défendu le dialogue avec Madrid pour éviter la sécession et la mise sous tutelle de la Catalogne.
"Où est le ministère des Finances qui devait être institué? Où est l'agence de sécurité sociale qui devait être créée? Où est le contrôle du territoire, le contrôle des ports, des aéroports...?" s'est-il interrogé.
Faute d'indépendance, mise sous tutelle de la Catalogne
Quelques heures seulement après la déclaration unilatérale d'indépendance votée au parlement catalan le 27 octobre, Madrid a mis sous tutelle la région de 7,5 millions d'habitants et destitué son président, Carles Puigdemont, et ses conseillers (ministres).
Les quelque 200.000 fonctionnaires catalans sont passés sous le contrôle de l'Etat espagnol et la région est administrée par la vice-présidente du gouvernement de Madrid, Soraya Saenz de Santamaria, au moins jusqu'à la prise de fonctions du prochain gouvernement catalan, après la tenue d'élections convoquées par le Premier ministre Mariano Rajoy pour le 21 décembre.
Des indépendantistes "surpris" par la déclaration d'indépendance ?
Cette situation a déconcerté les militants indépendantistes, auxquels des années durant les dirigeants séparatistes assuraient mettre en place les structures administratives nécessaires à l'existence d'un Etat séparé.
"Tous ceux qui, peut-être sans la volonté de duper, mais dans une forme d'autopersuasion, de naïveté, faisaient croire que tout était imminent et prêt, (...), doivent maintenant s'expliquer", a estimé Santi Vila, membre du parti PdeCat de Carles Puigdemont.