"Des snipers tuent des sangliers, des chevreuils et des vaches" : des charniers d'animaux découverts dans les Pyrénées-Orientales, les chasseurs en colère

Des tirs nocturnes inquiètent les résidents du massif des Albères et du secteur d'Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales. Ces dernières semaines, des dizaines de cadavres d'animaux ont été retrouvées en bordure de forêt ou à proximité de poubelles. Les chasseurs dénoncent ces carnages écologiques gratuits.

À la veille de l'ouverture de la chasse, une polémique enfle dans le massif des Albères, entre Argelès-sur-Mer, Sorède et la frontière avec l'Espagne.

Les chasseurs ont retrouvé ces dernières semaines une douzaine de charniers d'animaux. Des cadavres de sangliers, de biches, de lapins et même de vaches abattues de nuit avec des fusils de précision.

C'est un massacre. Ce sont des tueurs qui agissent avec du très gros calibre. Les bêtes sont abattues d'une balle dans la tête. Pour ce genre de tir, il faut un fusil de précision avec un système de lunette, de visée nocturne et même un silencieux. Du matériel cher. Et surtout, il faut être très bon tireur. C'est honteux. Un vrai chasseur ou un braconnier ne ferait jamais cela.

Barthélémy Prada, président de l'association de chasse d'Argelès-sur-Mer

Ce jeudi matin encore, un homme a trouvé quatre cadavres de sangliers devant sa propriété à Collioure. Les tireurs les avaient dépecés rapidement en retirant juste les cuisseaux laissant le reste de l'animal au bord de la route.

Qui fait cela et pourquoi ?

Comment expliquer de tels actes de cruauté. Les signalements de cadavres existent depuis deux ans mais ils se sont multipliés ces derniers mois entre Argelès et Sorède, notamment par des chasseurs. Mais des particuliers ont aussi découvert des cadavres dans leur propriété et dans viscères dans les poubelles.

C'est abject, de la sauvagerie à l'état pur. Des actes gratuits pour tuer et abandonner les animaux ensuite. Je vais voir si une plainte peut faire bouger les choses mais de toute façon la gendarmerie est déjà alertée.

Antoine Parra, maire d'Argelès-sur-Mer

Les habitants à proximité de zones boisées ont peur, les balles sifflent la nuit.

Jusqu'en 2021, des affûts et des tirs de prévention étaient organisés avec les fédérations de chasse pour éviter les dégradations dans les vignes, les vergers et les cultures du Roussillon. Mais cette pratique ancienne a été remplacée par arrêté préfectoral par des tirs d'été.

"Certains chasseurs ont compris qu'ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient comme ils voulaient. Mais ce n'est pas le cas. Ces tirs d'été sont réglementés et ils ne peuvent se faire qu'à partir de juin, une heure avant et une heure après le coucher du soleil", explique Barthélémy Prada, président de l'association de chasse d'Argelès-sur-Mer.

Alors que l'ouverture de la chasse est programmée pour ce dimanche, il note un autre fait troublant. Cette année, il n'a délivré que 30 cartes de chasse pour la saison, contre une centaine en temps normal.

Les chasseurs lancent un appel à témoin

L'association des chasseurs d'Argelès a déposé plusieurs mains courantes pour signaler ce qu'elle considère comme "une tuerie de gens sans foi ni loi". Elle invite les personnes qui découvriraient un cadavre animal à en avertir la police municipale ou la gendarmerie.

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