C'est un exil forcé. Comme pour tous les internationaux argentins privés de championnat à cause du Covid-19. Mais Jeronimo De la Fuente positive son arrivée en décembre prochain à Perpignan. Le centre expérimenté des Pumas a choisi l'USAP "une équipe ambitieuse, un groupe humain et une jolie ville".
L'Argentin Jeronimo De la Fuente ralliera la France mi-décembre, une fois le Rugby Championship disputé. La nouvelle recrue argentine de l'USAP (le 11 juillet dernier, il a signé pour 3 ans) a un sacré niveau. 29 ans, 54 sélections, le centre expérimenté des Pumas a choisi Perpignan plutôt qu'un club du Top 14 malgré plusieurs offres alléchantes. Il s'est expliqué sur ce choix audacieux à nos confrères de l'AFP.
D'abord, c'est pour l'intérêt que le club m'a montré dès la parution de l'information selon laquelle les principaux joueurs des Jaguares partiraient en Europe. Ensuite, pour le projet très clair de revenir en Top 14, de faire partie d'une équipe ambitieuse. Et aussi pour le groupe humain de l'USAP, une jolie ville, près de Barcelone, avec la montagne, la plage... Tout est réuni pour que ma première expérience en Europe soit très positive.
Un exil forcé face à la pandémie de Covid-19
Ça fait cinq mois qu'il n'a pas joué avec les Jaguares... "J'espère ne pas avoir oublié comment on joue au rugby" plaisante De la Fuente.Le futur joueur de Perpignan veut croire que l'exil forcé en Europe des internationaux argentins, privés de championnat des provinces de l'hémisphère sud par la pandémie de Covid-19, les "enrichira" et "profitera" à terme à leur sélection.
On n'en est pas là... La crise sanitaire a mis entre parenthèses le projet de rapatrier en Argentine les meilleurs éléments, vues les incertitudes sur le futur du Super Rugby. Et la fédération argentine a finalement donné le feu vert aux internationaux pour signer à l'étranger.
Mon sentiment, c'est la tristesse de voir un projet s'effondrer en raison d'une situation mondiale, et non par la faute des Jaguares ou de la Fédération argentine. Malheureusement, l'Argentine n'a qu'une seule franchise et nous ne pouvons pas jouer une compétition tout seuls dans notre pays. Que nous, joueurs, partions en Europe est une manière de nous garder actifs, avec des objectifs clairs. Dans mon cas, apporter à Perpignan ce que le club attend de moi va aussi m'aider à être éligible pour les Pumas.
Le choix de l'USAP plutôt qu'un club de Top 14
Pour un joueur qui vient de disputer la Coupe du Monde, la Pro D2 n'est-elle pas un retour en arrière? Question essentielle à laquelle l'international argentin a répondu sans ambiguité à notre confrère de l'AFP Pierrick Yvon:Je n'ai pas peur. J'ai reçu quelques offres de clubs du Top 14, mais aucun n'a montré le même intérêt que Perpignan. Je sais que l'Usap est ambitieuse, qu'elle aime bien jouer au rugby et même si c'est une division inférieure, c'est un championnat très compétitif avec de bonnes équipes. C'est un défi dans ma carrière et je crois qu'il va m'aider à grandir, progresser et poursuivre avec les Pumas. Je suis conscient que ce ne sera pas le niveau du Super Rubgy, mais cela va me permettre de jouer un autre type de rugby.