Le corps d'Émilio, 14 ans, a été découvert au domicile familial d'Alénya dans les Pyrénées-Orientales. Son beau-père, principal suspect, et sa mère ont été interpellés près de Paris où ils avaient pris la fuite, selon le parquet de Perpignan. Le père du garçon témoigne auprès de France 3 Occitanie.
Il s'est rendu vendredi matin devant le pavillon où a été retrouvé le corps de son fils. Émilio, 14 ans, a été victime d’un déferlement de violences, selon les premiers éléments de l’enquête. Le procureur de la République évoque dans un communiqué "la présence de multiples traces de violence", relevées sur son corps. Il avait été découvert jeudi par les gendarmes.
À LIRE AUSSI - Émilio, 14 ans, a été tué chez lui dans les Pyrénées-Orientales, son beau-père et sa mère interpellés près de Paris
"Je ne pouvais pas abandonner mon fils, affirme Damien Varin, le père du garçon. Il avait besoin de savoir qu’il y avait des gens qui pensaient à lui malgré les souffrances qu’il a pu subir." Le père, séparé de la mère des enfants, affirme au sujet des violences présumées du beau-père, qu'il avait eu des "soupçons mais jamais de preuves réelles".
"Je n’ai pas pu sauver mes enfants"
"J’avais signalé [des violences, NDLR] en 2021, affirme-t-il ce vendredi. J’ai essayé de me battre avec mes moyens. Je n’ai pas pu sauver mes enfants. Il a fallu qu’un drame arrive." Damien Varin est aussi le père de la petite sœur d'Émilio. L'enfant de 9 ans se trouvait dans le Val-d''Oise avec sa mère et son beau-père lorsque ceux-ci ont été interpellés. Elle a été placée à l'aide sociale à l'enfance, affirme le maire d'Alenya.
"Peut-être que bientôt je vais pouvoir revoir ma fille, poursuit le père. Mon fils je ne peux pas lui dire que je l’aime de vive voix parce qu’il n’est plus là. Je vais aller voir mes parents, ils sont abattus. Les grands-parents maternels, ils sont abattus."
Damien Varin affirme que ses enfants "étaient toujours dans la peur, dans la crainte". "J’attends d’avoir plus d’éléments mais je suis sûr que ma fille a vu, que ma fille a entendu, a dû vivre ces horreurs." Les violences intrafamiliales existaient déjà avant la séparation des parents. Le père reconnait au micro de France 3 qu'il a lui aussi frappé ses enfants et été condamné pour ces violences à six mois de prison avec sursis. Il explique qu'il n'a pas vu ses enfants depuis quatre ans.
Une commune "endeuillée"
Émilio et sa sœur avaient emménagé avec leur mère et beau-père, "il y a quelques semaines", selon le maire de la commune, Jean-André Magdalou. Ils habitaient désormais un lotissement décrit comme "tranquille" par le maire.
"C’est toute la commune qui est bien sûr endeuillée, s'émeut Jean-André Magdalou. Je suis sous le choc. Tous les gens qui l’ont appris ou qui l’apprenne sont sous le choc. C’est de la colère devant un tel déferlement de violence."
Des cellules d’accompagnement et de soutien vont être déployées après les vacances d'automne dans les deux établissements où étaient scolarisés Emilio et sa sœur, le lycée Bourquin à Argelès-sur-mer et l'école primaire d’Alény. Elles seront déployées par la Direction académique des services de l'Éducation nationale des Pyrénées-Orientales.
La mère placée en détention provisoire, le beau père en garde à vue
Une enquête pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans a été ouverte. Elle a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier et à la brigade de recherches de Perpignan.
Dans un communiqué, le Procureur de la République annonce qu'une information judiciaire pour meurtre sur mineur de 15 ans a été ouverte, vendredi 25 octobre, à l'encontre de la mère de la victime. Le magistrat instructeur a délivré un mandat d'amener contre elle avec placement en rétention jusqu'à sa comparution pour mise en examen. Son concubin a été placé en garde à vue en début d'après-midi, dès lors que son état sanitaire a été déclaré compatible avec la mesure.
Écrit avec Auriane Duffaud et Joan Lopez, journaliste de France 3 Pays catalan.