Indépendance de la Catalogne : le processus de suspension d'autonomie se poursuit

D'ultimatums en menaces, la tension monte encore d'un cran entre Barcelone et Madrid. Le gouvernement espagnol vient d'annoncer qu'il "allait de l'avant pour suspendre l'autonomie de la Catalogne", après la menace du président catalan, Carles Puigdemont.

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Le bras de fer politique et psychologique Puigdemont-Rajoy


Carles Puigdemont a annoncé ce jeudi matin que la Catalogne pourrait déclarer l'indépendance si la "répression" continuait et si Madrid poursuivait son processus de suspension d'autonomie, notamment en enclenchant les modalités de l'article 155.

"Si le gouvernement de l'Etat persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder, s'il l'estime opportun, au vote d'une déclaration formelle d'indépendance qu'il n'a pas votée le 10 octobre", a écrit jeudi Carles Puigdemont dans une lettre adressée au chef du gouvernement Mariano Rajoy, après avoir évoqué la menace de suspension d'autonomie.


A Madrid, Mariano Rajoy persiste, voici sa déclaration à 10h, heure de l'ultimatum fixé à la Catalogne pour préciser sa position sur l'indépendance :

"Le gouvernement continuera les démarches prévues par l'article 155 de la Constitution pour restaurer la légalité" en Catalogne, constatant le "refus" de Carles Puigdemont de répondre à ces demandes.

"Samedi prochain, le Conseil des ministres, réuni de manière extraordinaire, approuvera les mesures qu'il transmettra au Sénat afin de (...) restaurer l'ordre constitutionnel dans la région", annonce le gouvernement dans un communiqué.
 

Carles Puigdemont i Casamajó, né en 1962 est le président de la Généralité de Catalogne depuis le 12 janvier 2016. ©F3 LR


Rajoy convoque un conseil des ministres extraordinaire samedi


Le chef du gouvernement conservateur espagnol Mariano Rajoy a convoqué un conseil des ministres extraordinaire samedi pour décider quelles mesures doivent être prises dans le cadre d'une suspension d'autonomie de la Catalogne, selon un communiqué du gouvernement.
Cette décision fait suite à l'expiration de l'ultimatum au président indépendantiste catalan Carles Puigdemont, Madrid estimant qu'il n'a pas répondu à ses exigences de retour à la légalité.


L'ultimatum de Madrid à 10h ce jeudi


Carles Puigdemont devait dire avant 10H, ce jeudi, s'il faisait marche arrière dans la voie de l'indépendance.

Dans son courrier, il a laissé au gouvernement le choix de prendre en compte le fait qu'il disait plus ouvertement qu'il n'y avait pas eu à ce stade de déclaration d'indépendance dans la région et considérer que cela ouvrait la porte à un apaisement, ou de retenir la menace.

Le gouvernement espagnol a choisi la deuxième option.

Bien que le ton soit à l'affrontement cela laisse cependant encore deux jours pour d'éventuelles tractations.

Auparavant, le grand journal catalan La Vanguardia, avait souligné la "responsabilité historique" de Carles Puigdemont, l'implorant de choisir l'option que lui proposait le gouvernement depuis mercredi. A savoir, convoquer des élections régionales anticipées pour repartir à zéro.

"Il n'y a pas de dignité dans le suicide collectif, surtout si un seul le décide et tous en souffrent", écrit le journal.


Dans cette région ayant une langue et une culture propres, fière de son autonomie, une suspension d'autonomie pourrait déclencher un "affrontement civil", prévient la Vanguardia.

Les dirigeants catalans estiment que le référendum d'autodétermination qu'ils ont organisé le 1er octobre malgré l'interdiction de la justice leur donne un "mandat populaire" pour déclarer l'indépendance.
Selon leurs chiffres, invérifiables, le "oui" l'a emporté à 90% avec 43% de participation.
Mais la société catalane est profondément divisée, presque à parts égales, sur la question.

Des élections régionales ?


Une solution pour sortir par le haut de ce blocage évoquée mercredi par de nombreux médias aurait été la convocation d'élections régionales anticipées.

"S'il (Carles Puigdemont) convoque des élections, et selon les modalités envisagées, cela pourrait être considéré comme un retour à la légalité", a déclaré une source gouvernementale.

Mais elle n'était pas sur la table jeudi, d'après le député catalan Joan Tarda, du parti ERC, la Gauche républicaine de Catalogne.

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