Des orages et de la grêle ont provoqué mardi soir d'importants dégâts dans des vignobles aux alentours de Perpignan, le département français le plus touché par la sécheresse. Jusqu'à 100 % de pertes sur certaines communes.
À 18h, mardi, une grande partie des Pyrénées-Orientales s'est retrouvée sous une avalanche d'eau et de grêle. Il était impossible de mettre un pied dehors, notamment à Pollestres. Dans la commune voisine de Canohès, les jardins étaient tapissés de blanc comme en plein hiver, recouverts de grêlons, certaines de la taille de balles de golf. Circuler dans ces rues inondées était devenu très périlleux.
Dans les communes de Pollestres ou de Trouillas, à une quinzaine de kilomètres de Perpignan, les vignerons ont " perdu 80% de la récolte sur pied. Il reste 20% sur un secteur déjà touché par la sécheresse qui avait perdu 30% de sa production", selon le président du Syndicat des Vignerons des Pyrénées-Orientales, David Drilles.
"C'est un grand secteur viticole, il y a beaucoup de viticulteurs touchés. Il y en a aussi "dans une autre vallée du département," a-t-il encore affirmé. "On est en train de faire un bilan complet", a-t-il ajouté.
Des vignobles touchés à 100 %
Du côté de Ponteilla, au domaine de François Jaubert, au moins 40% des vignes, des pieds de Carignan et de Grenache, ont été touchés. La perte est estimée à 50% de sa production.
"Les feuilles ont été déchirées par la grêle, donc il n'y a plus de photosynthèse pour "nourir" le pied. Les grappes qui devaient être récoltées sont tombées au sol et sont perdues", déplore le vigneron indépendant.
Certains de ses confrères ont vu le bois de leur ceps touchés, ce qui les expose désormais à des maladies.
Selon la chambre d'agriculture, certaines communes viticoles ont été impactées entre 80 et 100% par la grêle, notamment les villages de Terrats, Pollestres, Ponteilla, Nyls et Cassagnes.
Rasiguères, Latour-de-France sont impactés à 50%, entre 20-30% pour Canet-en-Roussillon, Alénya et Cabestany.
La sécheresse risque par ailleurs d'avoir des conséquences au-delà du millésime 2023 : les vignerons craignent que les plantes, épuisées par le manque de pluie de cette année, meurent ou donnent encore moins de fruits l'an prochain.
Ecrit avec Marie Boscher et AFP.