Depuis 18 ans, l'association "Terres de pierre " rénove le château de Salvaterre à Opoul, et le village abandonné de Périllos. Sans eau courante et en réutilisant l'existant, les bénévoles redonnent vie à ce patrimoine, en essayant d'avoir le moins d'impact possible sur l'environnement.
La forteresse de Salvaterra reprend vie chaque été, au rythme des bénévoles de l'association Terres de pierre. Avec l'aide du réseau Remparts, le château est remonté petit à petit, presque sans aucune autre énergie que celle des bras.
"Quand on fait de la démolition ou du déblaiement, on récupère tous nos gravats et on les tamise. Ce tamis est un sommier de lit et le sable que l'on récupère a probablement 800 ans", explique Florent Bastaroli, administrateur Remparts et bénévoles.
L'eau est elle aussi récupérée grâce à des citernes, et les pierres reprises dans les ruines. Au résultat, une construction similaire à celle du XIe siècle. Et une précieuse démarche de réemploi.
"L'objectif n'est pas forcément de retaper le château absolument, c’est aussi de savoir comment on fait ce cheminement de chantier, comment on s'inscrit dans l'environnement. Donc, nous sommes dans l'économie d'eau et l'économie de mortier. Et tout cela passe par le travail traditionnel de la maçonnerie du bâti ancien qui permet de monter les murs et de faire des édifices à moindres coûts", poursuit-il.
Économie d'eau
À quelques kilomètres, le village inhabité de Périllos est aussi retapé par l'association. Avec le même respect de l'environnement. Toute l'équipe vit ici sans eau courante.
"On emplit de petites citernes, que l'on a dispersées, pour la vaisselle, pour les douches ainsi que des jerricans d'eau potable. On utilise le moins d'eau possible. Les gens se rendent compte qu'avec 10 litres d'eau, on a largement de quoi se doucher et être très propre, même en ayant fait des chantiers", détaille Estelle Dedebant, présidente association "Terre de pierre".
Une vingtaine de litres d'eau par jour et par personne suffisent sur ce chantier, contre une estimation à 149 litres par jour pour les Français. La solution à la sécheresse viendra peut-être alors de la vieille pierre.