Alain, atteint d'obésité morbide doit être évacué pour être pris en charge par un centre spécialisé. Mais son évacuation promise début septembre prend du retard. L'opération délicate doit être supervisée par la préfecture, mais les services ont du mal à se coordonner.
Cela fait maintenant près de 4 ans qu’Alain vit assis dans son appartement à Perpignan. Atteint d’obésité morbide, l’homme qui pèse aujourd’hui 300 kg est soigné et nourrit par son frère, Jean-Claude.
Risques d'effondrement
Face à cette situation préoccupante, une évacuation a été programmée par la préfecture afin de le placer dans un centre spécialisé dans l'obésité sévère. Mais l'opération demande beaucoup de moyens. Pour le sortir de son logement, une expertise de l’immeuble est indispensable. Une grue sera également nécessaire pour le faire sortir par la fenêtre.Problème supplémentaire : les pompiers craignent un risque d'effondrement d'un plancher ou de l'immeuble entier lors de l'intervention. En effet, la pièce située au-dessus d'un garage devra accueillir en plus d'Alain, 6 à 8 pompiers, un médecin, des techniciens, ainisi que du matériel.
Lenteur administrative
Depuis, le début de l’été, les services administratifs travaillent sur cette évacuation délicate, mais aujourd’hui rien n’est encore fait.La situation révolte aujourd'hui son frère et son avocat, d'autant plus qu'il y a trois jours, un appartement situé dans le même quartier a été dévasté par un incendie. "Il y a eu un incendie à quelques maisons d’ici dimanche dernier, imaginez si cette maison brûle. J’ai honte pour la République, on est dans un quartier très pauvre, et visiblement les pauvres n’intéressent pas la République", précise l’avocat.Les services de secours ne sont pas intervenus, la préfecture n’a pas pris de décision. On n’arrive pas à suivre la logique des collectivités impliquées dans ce dossier. Je me demande s’il ne faut pas déposer plainte pour non-assistance à personne en danger. C’est inadmissible, dans notre république, au bout d’un an et demi, qu’il faut du temps pour réfléchir et réagir.
Pour l’instant, les travaux d’agrandissement de la fenêtre en façade n’ont pas été réalisés. Cependant, il est déjà prévu qu’Alain Panabières soit admis dans un service spécialisé d'un hôpital à Toulouse.