Perpignan : le témoignage de la famille de la femme morte après être restée enfermée dans une voiture

Ce week-end, Adeline Leroy décédait à l'hôpital de Perpignan. Elle y avait été admise dans un état grave le 15 septembre 2021 après être restée des heures enfermées dans une voiture en plein soleil. Son conjoint a été placé sous le statut de témoin assisté. La famille de la victime prend la parole.

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L'affaire commence le 15 septembre 2021. Un homme de 37 ans appelle les pompiers pour signaler que sa compagne fait un malaise en voiture. A leur arrivée, les secours constatent d'importants problèmes respiratoires et une hyperthermie conséquente. La femme, Adeline Leroy, est aussitôt amenée au centre hospitalier de Perpignan, un signalement est fait à la police. La victime tombe dans le coma, son pronostic vital est engagé. 

Le compagnon interpellé

Des hommes de la brigade anticriminalité interpellent le compagnon d'Adeline aux Urgences et le placent en garde à vue. Il est interrogé par les policiers sur les circonstances du malaise. L'homme est soupçonné d'avoir laissé la jeune femme des heures enfermées dans sa voiture alors en plein soleil, vitres fermées et portières bloquées.

Après 10 jours dans le coma, Adeline Leroy est décédée le samedi 25 septembre 2021 à l'hôpital de Perpignan. Pendant ce temps, son compagnon, d'abord placé en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire pour tentative d'homicide volontaire sur conjoint et séquestration a été remis en liberté et placé sous statut de témoin assisté. Une décision qui a choqué la mère et la soeur de la victime. 

Une relation particulière

Ghislaine Gaultier et  Mélanie Leroy, nous recoivent pour évoquer Adeline et son quotidien avec son compagnon, leurs paroles sont entrecoupées de pleurs. Les deux s'étaient rencontrés à Vierzon, il y a dix ans, dans un bar. Très vite, la famille constate que la relation entre les deux est particulière : "Ils allaient aux toilettes ensemble, ils s'enfermaient tous les deux. Adeline avait jamais fait ça avant, mais là elle trouvait ça normal."

Avant d'être avec lui, elle était forte, elle avait du caractère. Elle ne se laissait pas faire, Adeline, mais il l'a mise plus bas que tout.

Mélanie Leroy, soeur de la victime

Les deux femmes décrivent l'évolution d'Adeline, dont ils estiment qu'elle était sous l'emprise de son compagnon et assure que celle-ci était régulièrement victime de violences. "Avant d'être avec lui, elle était forte, elle avait du caractère. Elle ne se laissait pas faire, Adeline, mais il l'a mise plus bas que tout", explique sa soeur.

Un compagnon jaloux ?

"Elle n'avait plus de réseaux sociaux. Au téléphone, je ne pouvais rien dire à ma fille, il mettait toujours le haut-parleur, explique Ghislaine entre deux sanglots. J'avais peur qu'après, il lui tape dessus." Car le compagnon d'Adeline était jaloux : "Elle n'avait pas le droit de parler avec des hommes, c'était interdit. Elle baissait la tête. Mais il disait que c'était elle qui était jalouse", développe la soeur. La mère poursuit : "Elle faisait du ménage chez des personnes âgées. Elle avait le permis et sa voiture, mais c'est lui qui l'emmenait. Et il restait devant dans la voiture pour l'attendre. Pourquoi elle n'y allait pas seule avec sa voiture ?"

C'est le compagnon qui a appelé la mère d'Adeline, peu après 17h le samedi 15 septembre, pour signaler le malaise. La mère distingue alors Adeline, il lui semble que la jeune femme est alors dans le coffre de la voiture. Elle demande à lui parler, mais comprend vite que quelque chose ne va pas. Le compagnon est en pleurs et confus. Il aurait expliqué plus tard dans la soirée au téléphone avoir emmené Adeline au travail avec lui ("elle aimait bien" aurait assuré l'homme), qu'elle l'attendait dans la voiture, dont il abaissait la banquette arrière pour qu'elle s'installe. 

Ma fille, elle est morte. Et lui il est libre. Ca veut dire quoi ? On l'a enfermée dans un coffre, dans une voiture et on l'a laissée ?

Ghislaine Gaultier, mère d'Adeline Leroy

Pour la famille, Adeline n'a pas pu se laisser mourir. Elle avait d'ailleurs raconté à sa mère quelques années auparavant avoir tenté de se suicider sans y parvenir. Pour sa maman, "Adeline serait sortie de la voiture, elle ne serait jamais restée dans un coffre." Aujourd'hui, les deux femmes ne comprennent pas le statut de témoin assisté du compagnon, et sa remise en liberté : "Ma fille, elle est morte. Et lui il est libre. Ca veut dire quoi ? On l'a enfermée dans un coffre, dans une voiture et on l'a laissée ? "

Le parquet de Perpignan a annoncé avoir fait appel de la remise en liberté du compagnon d'Adeline Leroy.

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