Depuis trois semaines, les pécheurs des Pyrénées catalanes se plaignent d'une pollution de la Têt à hauteur de la Llagonne. En cause, le mauvais fonctionnement de la station d'épuration d'un camping. La fédération de pêche des Pyrénées-Orientales a porté plainte.
En aval du point de rejet de la station d'épuration du camping du Petit Canada dans la Têt, il y a une retenue d'eau.
Un lac avec un barrage où les effluents des eaux usées, théoriquement retraités, se déversent et s'accumulent. Mais la présence de mousse blanche et marron ainsi que des écoulements nauséabonds et des matières en suspension laisse penser qu'il y a un dysfonctionnement.
Et la pollution est importante en cette période estivale où les campeurs sont nombreux sur ce site Natura 2000 du parc naturel régional des Pyrénées catalanes. Une zone au nord de Mont-Louis dont le foncier appartient à l'ONF, l'office national des forêts.
Il y a trois semaines, la fédération de pêche des Pyrénées-Orientales relevait un épisode de pollution important.
Des eaux souillées et une odeur pestilentielle
Malgré l'alerte de la fédération de pêche, les jours passent, la pollution persiste, voire s'amplifie, et les poissons et le fleuve suffoquent.
Il y a une semaine, devant l'immobilisme général, elle décide de déposer plainte.
Selon des pêcheurs, le problème est récurrent depuis des années. Des travaux de mise aux normes de la station d'épuration ont même été chiffrés à près de 280.000 euros mais jamais effectués. Et cette année, le gérant du camping aurait augmenté le nombre d'emplacements, donc de vacanciers.
Pour éviter tout problème sanitaire, le maire de Bolquère a pris un arrêté d'interdiction de la baignade sur la rive du fleuve que se trouve sur sa commune.
Nouveau rebondissement ce jeudi, la pollution a disparu et pour cause, il n'y a plus d'eau dans le lac.
La retenue d'eau polluée qui sert aussi à produire de l'électricité a finalement été vidée. L'eau a donc été lâchée gonflant le flux de la rivière en entraînant la pollution en aval. Un pisciculteur d'Olette en aurait été victime. Il a d'ailleurs alerté la gendarmerie.
Il était bien prévu des travaux sur le barrage nécessitant un lâcher d'eau. Mais toujours selon les pêcheurs, personne n'a été prévenu et surtout cette vidange était prévue dans trois à quatre mois.