Des élus des Pyrénées-Orientales ont dénoncé mercredi à Perpignan les emprisonnements politiques en Catalogne, et lancé un appel "pour la reprise du dialogue" entre Espagnols et Catalans.
Au lendemain de l'arrestation mardi d'une militante indépendantiste catalane dans le cadre d'une enquête pour "rébellion" et "terrorisme", Mme Malherbe a jugé "impérieux que le fonctionnement démocratique reprenne ses droits chez nos voisins".
La présidente du conseil départemental, qui avait déjà "condamné les arrestations" le 26 mars, a appelé "l'ensemble des élus des Pyrénées-Orientales et au-delà" à se mobiliser pour "la reprise du dialogue entre la Catalogne et l'Etat espagnol, la libération des prisonniers et le retour des exilés".
Le reportage d'Alain Sabatier et Philippe Georget
"Il faut utiliser la brèche qui s'ouvre au niveau européen", a-t-elle plaidé, lors d'un point presse, soulignant que ni la justice allemande ni la justice belge n'avaient retenu "la rébellion" dans les motifs des poursuites respectivement contre l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont et contre trois ex-ministres catalans.
On veut faire entendre notre voix pour que la porte ne se referme pas, a-t-elle précisé.
"Quand la démocratie et les valeurs républicaines sont en danger, croire que c'est un problème uniquement espagnol, c'est faire une erreur grave", a renchéri Nicolas Garcia, vice-président PCF. "On ne prend pas position sur l'indépendance, mais sur le problème du fonctionnement démocratique. Ce n'est pas une histoire de farfelus romantiques qui veulent se séparer. C'est une histoire de démocratie".
"Tous les élus doivent se retrouver dans cet appel", a insisté Jean Roque, maire de Toulouges, fustigeant "un grand silence en Europe sur cette situation". "Il y a des politiques qui sont en prison parce qu'ils ont des idées", a-t-il ajouté, estimant que "la démocratie a été inventée en Catalogne. Ils ont ça dans les tripes".
"Il y a un climat d'inquisition en Catalogne. C'est à nos portes. On ne peut pas, en Europe, accepter cela", a encore fustigé Robert Olive, maire de la commune de Saint-Féliu-d'Amont, au cours de la même conférence de presse.
La semaine dernière, 129 maires des Pyrénées-Orientales ont voté à l'unanimité une "motion de soutien aux prisonniers politiques de Catalogne Sud".
D'Allemagne, Carles Puigdemont - qui a toujours revendiqué le caractère "pacifique" du mouvement indépendantiste - a protesté contre l'arrestation de mardi en faisant suivre sur Twitter la définition de "terrorisme" : "Mouvement politique utilisant la terreur fondée sur la violence comme moyen de pression". Neuf dirigeants indépendantistes sont incarcérés en Espagne, accusés de "rébellion".