Un vaste réseau de passeurs de migrants, également traficants de drogue, vient d'être démantelé notamment dans les Pyrénées-Orientales et en Catalogne. 29 suspects ont été interpellées dans le cadre de cette opération menée par Europol en coopération avec les polices française et espagnole.
29 suspects ont été interpellés ces derniers jours en Espagne et en France, plus précisément dans les Pyrénées-Orientales, dans le cadre du démantèlement d'un vaste réseau de traficants, notamment de drogue et d'être humains. Ces personnes sont soupçonnées d'avoir organisé le passage en France de migrants, en particulier des mineurs isolés, dans des camions qui servaient aussi à transporter des stupéfiants, du tabac et du gibier de contrebande.
Des mineurs incités à devenir clandestins
Cette enquête a pu aboutir grâce à la coopération des polices française et espagnole, sous l'égide d'Europol. Les mineurs étaient repérés dans des centres de protection en Espagne et "incités à se lancer dans des voyages dangereux vers l'Europe occidentale" précise le communiqué d'Europol :
Les migrants en situation irrégulière ont été transportés du port espagnol d'Almería (Andalousie) en France sur les bus appartenant à des sociétés situées en France, au Maroc et en Espagne. Le groupe criminel a également utilisé les bus pour passer en contrebande de haschisch, du tabac et du gibier. Les produits et les animaux étaient dissimulés dans des cavités spécialement aménagées dans les véhicules.
Des recruteurs soigneusement sélectionnés
Pour convaincre les migrants, des recruteurs originaires des différents pays d'origine de ces derniers (Algérie, Mali, Maroc et Syrie) étaient utilisés. Le point de départ de l'enquête a été l'arrestation en France d'un chauffeur de bus espagnol transportant à son bord 22 migrants dont 6 mineurs en situation irrégulière, le propriétaire de la société d'autobus étant quant à lui un ressortissant marocain.
Bus et taxis pour ne pas attirer l'attention
En tout, 26 personnes ont été interpellées en Espagne et 3 en France, dans les Pyrénées-Orientales. Lorsque les autobus atteignaient la Junquera, dernière ville de Catalogne sud avant la frontière, les clandestins étaient débarqués et séparés en petits groupes. Afin de ne pas attirer l'attention, ils prenaient ensuite un taxi pour arriver jusque dans les Pyrénées-Orientales, selon nos confères de France Bleu Roussillon. A la première station-service française, ils remontaient alors dans le car.
14 perquisitions et des saisies d'argent et de drogue
Europol précise avoir opéré 14 perquisitions au cours desquelles 33.000 euros ont été saisis, ainsi que du matériel informatique, plus de 200 kilos de haschich, un véhicule et une remorque.