Pyrénées-Orientales : les guetteurs de feux se mettent en place

La saison des feux de forêt a débuté, notamment avec l'important incendie à Narbonne ce week-end. Les pompiers ne sont pas les seuls dans la lutte. Dans les Pyrénées-Orientales, ils sont épaulés par des guetteurs civils, positionnés en hauteur, ils sont à l'affût de tout départ de feu.

A Millas, dans les Pyrénées-Orientales, au coeur du massif forestier, Camille Bernad ne quitte jamais ses jumelles et sa radio. Pendant tout l'été, les "guetteurs de feux" scrutent l'horizon, sans jamais quitter leur vigie. Devant elle s'étend la plaine du Roussillon bordée par les montagnes. Depuis le sommet de Força Réal, elle garde les yeux bien ouverts pour guetter tout départ de feu. 

 " Pour un tour d'horizon,  je fais des rondes pour regarder tout le paysage car c'est très vaste. Pour bien me repérer, j 'ai les villages, les routes qui sont aussi des repères, des fois l'on voit des grands bâtiments et cela aide à se repérer sur les cartes, " confie Camille. 

La jeune femme n'est pas là par hasard, sa famille compte plusieurs pompiers. Elle a décidé de devenir guetteuse. Un travail saisonnier qui demande de la rigueur et une concentration extrême. 

Gérer efficacement les premiers instants d’un sinistre, en attendant l’arrivée des secours professionnels relève de la responsabilité des équipiers de première intervention. Ce rôle va s’articuler entre la lutte des premiers instants contre l’incendie, le sauvetage de personnes ou encore l’appel des secours. Tout cela en respectant strictement un ensemble de consignes de sécurité dans des situations pénibles de stress ambiant, de chaleur, de fumée et de bruit souvent impressionnants. C’est donc une fonction nécessitant un apprentissage.

Après une formation théorique et pratique, place à l'action donc, Camille est prête.

J'ai besoin de mes jumelles, de la radio, j'ai mon anémomètre pour prendre pour prendre la force du vent. C'est une grande responsabilité, je dois surveiller les départs de feux. 

Camille Bernad Guetteuse

Une prévention essentielle 

Aux premières loges pour repérer les incendies,  les guetteurs sont installés dans les vigies, un peu partout sur le territoire et ils géolocalisent les départs d'incendie. Leur action est renforcée par celle des patrouilles composées de bénévoles, d'agents de l'office national des forêts, des réserves intercommunales de sécurité civile, qui quadrillent le terrain sur les pistes de défense des forêts contre l'incendie.Toutes les heures, la guetteuse communique avec le Codis.  Pour les pompiers sur le terrain, les guetteurs sont des maillons essentiels pour lutter contre les incendies.

 " Si on a le départ de feu uniquement quand on le voit depuis la caserne, on a perdu beaucoup trop de temps pour pouvoir être très efficace. Là où l'on est efficace, c'est lorsque le départ de feu est établi, et là nous pouvons facilement intervenir ! " explique le  capitaine Guy Delbart, chef de colonne SDIS 66

Dans le département des Pyrénées-Orientales,  4 tours de guêt ont été activées cet été à des endroits stratégiques. 

300 pompiers mobilisés par jour 

En moyenne, les sapeurs-pompiers des Pyrénées-Orientales enregistrent 200 à 250 sorties par jour chaque été. Et chaque jour, 300 sapeurs-pompiers sont mobilisés sur le territoire des Pyrénées-Orientales. L'objectif est d'identifier suffisamment en amont les zones à risques, et de mailler le territoire le plus étroitement possible afin de réduire le délai d'intervention. En plus des capteurs habituellement utilisés par les pompiers du département, une équipe de Météo France est spécialement dédiée à l'étude des conditions climatiques sur les neuf zones identifiées du département, avec des analyses qui remontent au Sdis 66 deux fois par jour.

En terme de moyens aériens, les sapeurs-pompiers du département peuvent compter sur un hélicoptère bombardier d'eau, loué chaque été, et sur les douze Canadair basés à Nîmes. 

Le Sdis compte habituellement 2 400 sapeurs-pompiers, dont 310 professionnels. Pour l'été, 250 pompiers sont engagés en tant que saisonniers. À l'année, douze centres de secours sont en garde jour et nuit. Ce nombre passe à 20 pour la saison estivale.

Des caméras  thermiques dans l'Hérault 

Début juin, les pompiers de l’Hérault ont fini l’installation de douze caméras pour permettre de mieux anticiper les départs de feu et proportionner les moyens à envoyer pour cet été annoncé très chaud.

En complément des tours de guet où des jeunes pompiers volontaires passent leurs étés à traquer les moindres signaux de fumée, ils installent des caméras thermiques dont l’Hérault est un des premiers Sdis de France à s’équiper.

Ces caméras ont deux principaux atouts : lever le doute et anticiper. Voir en direct le déprt du feu permet d'être certain du départ d'incendie. Elles sont toutes activées et manipulées depuis la salle opérationnelle du Codis, à Vailhauquès, où les opérateurs peuvent l’orienter et même zoomer jusqu’à 25 fois sur la zone concernée.

C’est ainsi  que 80 % du département est couvert depuis le 1er juillet. Autre gros avantage, ces caméras permettent de faire de la "triangulation" et définir le point de départ s’il y a plusieurs foyers d'incendie. 

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