Toujours pas de pluies conséquentes dans les Pyrénées-Orientales qui entrent dans une troisième année consécutive de sécheresse. Le préfet a réuni dès ce mois de janvier tous les acteurs du territoire pour esquisser un nouveau plan d'action.
Autour du préfet, élus, acteurs économiques et, une fois n'est pas coutume, médias. Réunis pour évoquer un grand plan d'action autour de l'eau, désormais rare dans le département. "Nous avons un intérêt collectif à mieux gérer l'utilisation d'eau potable, notamment quand on sait par exemple qu'elle sert aussi à éteindre les incendies", remarque le préfet des Pyrénées-Orientales, Thierry Bonnier, au micro de Philippe Georget, journaliste à France 3 Pays catalan. "Il y a peut-être des choses à travailler ensemble pour rationaliser l'usage de l'eau."
Encore plus de sobriété
Certaines actions engagées en 2023 ont fait leur preuve, elles seront renforcées cette année. À commencer par la lutte contre les fuites, mais aussi la réutilisation des eaux usées des stations de traitement sur laquelle mise particulièrement le préfet. "Il y a aujourd'hui sept autorisations qui sont données, notamment sur le littoral, pour pouvoir utiliser l'eau des stations de traitement à différentes fins, comme l'arrosage des stades par exemple."
💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er janvier 2024
— BRGM (@BRGM_fr) January 17, 2024
Que retenir ?
🔸 69% des niveaux sont en hausse
🔸 56% des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles
🔸 La situation est majoritairement très satisfaisante et laisse espérer des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver pic.twitter.com/b5o2jFoJKQ
Pour prendre des décisions, Thierry Bonnier peut compter sur une mission d'inspection interministérielle "qui vient nous appuyer dans nos réflexions". L'été passé, sur le territoire de Perpignan-métropôle, la consommation d'eau a été évaluée à la baisse de 20 à 30%. Les efforts portent donc leurs fruits.
Les efforts paient
Des riverains interrogés à Perpignan affirment faire des efforts considérables : "On garde toutes les eaux grises, quand on prend la douche, on garde l'eau qui coule, explique un couple qui habite face au Canigou. Quand on fait la vaisselle, on garde l'eau de rinçage. Je ne laisse jamais la douche couler, ni les robinets." Monsieur insiste : "On fait beaucoup d'économies. On a des réservoirs de pluie... mais on n'a pas de pluie !"
Pour économiser l'eau, Janie a "mis un mousseur sous chaque robinet, pour réduire la pression. J'évite aussi de prendre des douches tous les jours, et seulement de trois ou quatre minutes." Mathieu aussi essaie de "limiter un peu au niveau de la vaisselle, du quotidien, de l'arrosage."
Nous, à notre échelle, on est tout petit. C’est plutôt à l'échelle de l'industrie ou de l'agriculture qu'il faut revoir la consommation ou le besoin en eau.
Mathieu
Si Mathieu a "renoncé à avoir un potager", Éliane, elle, arrose moins "seulement des plantes qui correspondent à la région, rien d'exotique. Aussi, plutôt que de laver la voiture, on l'amène au lavomatique, car là-bas l'eau est recyclée. Grâce à ça, j'ai pu un petit peu diminuer ma consommation d'eau. Après, peut-être que je pourrais réduire mes lessives pour économiser encore davantage, même si je fais déjà des cycles de 30 minutes, par contre je ne me vois pas sauter ma douche quotidienne", sourit-elle.