Ce lundi après-midi s’ouvre le procès de Thierry Cahuzac, poursuivi pour l’assassinat de ses parents et de ses beaux-parents en 2020 dans les Pyrénées-Orientales. Sa fille, Laura, sera présente dans la salle d'audience du tribunal de Perpignan. Elle s’est confiée à France 3 Pays catalan.
Thierry Cahuzac est jugé à partir de 14h ce lundi 4 décembre 2023 pour les meurtres prémédités de ses parents le 22 août 2020 à Perpignan et de ses beaux-parents le lendemain au Boulou. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité si sa responsabilité pénale est pleinement reconnue par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales.
Avant l'ouverture du procès, sa fille, Laura, a répondu aux questions de France 3.
"C'est compliqué, on s’expose à cœur ouvert"
Au tribunal ce lundi après-midi, Laura s’apprête à revoir son père Thierry Cahuzac. Une épreuve à laquelle la jeune femme se prépare depuis trois ans avec le psychiatre qui l’accompagne. "On essaye de se blinder le plus possible pour être prêts à l’imprévisible, parce que c’est ce qu’il est. Cette imprévisibilité, c’est quelque chose qui est angoissant, stressant."
L'angoisse et le stress de revoir son père en personne et de devoir parler devant le tribunal : "parler à la barre, c’est un exercice difficile, compliqué, on s’expose à cœur ouvert." Mais, plus de trois ans après le meurtre de ses quatre grands-parents, Laura évoque également un sentiment de soulagement de voir enfin son père, l’auteur présumé de ce quadruple assassinat, devant la justice. "J’ai hâte qu’il soit enfin confronté à ses crimes, à ce qu’il a fait. Qu’on lui mette enfin devant : vous avez prémédité et assassiné quatre personnes. Mes quatre grands-parents."
"La violence, la dangerosité et le mal"
Avec la mort de ses grands-parents paternels et maternels, Laura avoue avoir également fait le deuil de son père. "Mon père, ça fait des années que je l’ai enterré mais j’ai enterré un cercueil vide. C’est dur de se confronter aux faits. Qu’il est là et qu’il incarne pour moi la violence, la dangerosité et le mal, la souffrance qu’il m’a faite à moi et à ma famille."
Mon père, ça fait des années que je l’ai enterré, mais j’ai enterré un cercueil vide.
Laura, la fille de Thierry Cahuzac
Car les violences familiales n’ont pas commencé par les quatre assassinats de Perpignan et du Boulou. "Quand j’étais plus jeune et que j’entendais mon frère pleurer, que je voyais ma mère maigrir, la souffrance au quotidien de mes proches, c’était ça qui me déchirait le cœur plus que ma propre souffrance à moi."
En décembre 2011, alors que sa mère dépose Laura et son frère chez leur père, celui-ci tente de la tuer, sous les yeux de leurs enfants. Laura n'a plus revu son père depuis ces fêtes de fin d'année dramatiques.
J’ai envie de lui montrer qu’il ne peut plus nous atteindre.
Laura, la fille de Thierry Cahuzac
"Là, voir qu’à ce procès, il va essayer encore de nous faire du mal parce que c’est dans sa personnalité. Parce que ça va être son moment à lui. Il le voit comme ça, comme un stand-up, lui qui sera au centre des regards de tous. J’ai envie de lui montrer qu’il ne peut plus nous atteindre. Je vais essayer de me le prouver à moi-même."
Ce que souhaite désormais la jeune femme c’est une peine "à la hauteur" des crimes que Thierry Cahuzac a commis. "Qu’il soit condamné et qu’il ait une peine à la hauteur de l’enfer qu’il nous a fait vivre."