Sécheresse, manque de moyens : des maires des Pyrénées-Orientales ne peuvent plus entretenir leurs terrains de sport. Résultat : ils sont impraticables. Au lendemain du succès des Jeux Olympiques et de l'engouement qui va avec, se pose la question de l'accès aux installations sportives.
Dans les Pyrénées-Orientales, les pelouses de nombreux terrains municipaux sont impraticables suite aux restrictions d'arrosage de l'été 2023.
Des enceintes abandonnées, des pelouses jaunies, des espaces impraticables : beaucoup d'entre eux font peine à voir.
Terre de Jeux
C'est le cas des deux stades d'Espira-de-l'Agly, l'historique et celui inauguré au début des années 2000. Pourtant, le bon état de ces terrains représente un enjeu de médailles et de santé publique.
La preuve, ces deux stades ont vu les premiers pas du champion olympique Théo Forner, l'enfant du village, médaillé d'or en rugby à 7 aux côtés d'Antoine Dupont.
Malheureusement aujourd'hui, ils sont impraticables, comme on peut l'observer sur la photo ci-dessous du Stade "Les portes de l'Agly".
Les jeunes de la commune, comme les vacanciers, doivent donc se contenter d'un mini-stade synthétique.
C'est quand même dommage, c'est tout le temps fermé. On a suivi pendant deux semaines les JO et là on a qu'une envie, c'est d'aller faire du sport mais il n'y a pas beaucoup d'emplacements pour aller faire du foot ou du rugby.
Jeune d'Espira-de-l'Agly
"Dans certaines zones de France, le sport est un peu abandonné. Pourtant on sait que c'est aussi une manière de monter socialement donc ça n'est pas quelque chose à délaisser", déplore un autre jeune.
Peur d'investir dans le vide
Sur du moyen ou du long terme, certains stades ne pourront pas être utilisés. Au vu des coûts et des difficultés d'entretien, le président de l'association des maires, Edmond Jorda craint pour l'abandon de nombreuses structures sportives.
Si on doit dépenser des dizaines et des dizaines de milliers d'euros, c'est le coût actuel pour refaire une pelouse de stade, et qu'ensuite il y a un arrêté préfectoral qui interdit l'arrosage des terrains, tout le monde va estimer que ça sera du gaspillage d'argent public alors tout le monde comprend que les maires ne peuvent pas se permettre ce genre de choses.
Edmond Jorda - président de l'association des maires
D'autant qu'en plus de la sécheresse et de l'impossibilité d'arroser les pelouses, les maires sont confrontés à d'autres problématiques : incivilités, responsabilité en cas d'accident ou envahissement par les gens du voyage.
Certains maires des Pyrénées-Orientales rêvent d'un vrai plan de financement de ces terrains qui sont aujourd'hui en difficulté mais avant cela, il faudrait pouvoir établir un registre précis de l'état des équipements sportifs dans le département et faire une étude d'impact de ces interdictions d'arrosage.
Un terrain sans entretien, en accès libre
À Sainte-Marie-la-Mer, la municipalité a trouvé une parade. Elle a choisi de laisser un grand espace d'herbe en libre accès.
"Ici c'est tout simplement un terrain, un espace de liberté, vous le voyez il n'est pas aménagé, il nous suffit de tondre l'herbe", explique Edmond Jorda en montrant l'étendue devant lui.
Et ce, quelle que soit la forme du ballon pour les familles, les jeunes ou les clubs de sport.
Écrit avec Marc Tamon et Frédéric Savineau.