"Je m'excuse pour tout le mal que j'ai fait", a simplement déclaré l'accusé de 83 ans, à l'issue des débats. Pas assez pour infléchir le verdict des jurés. Ils ont suivi les réquisitions de l'avocat général et ont condamné l'auteur du triple meurtre de Rivesaltes, à 30 ans de réclusion criminelle.
Joachim Toro, plombier à la retraite, a été condamné, lundi soir, à Perpignan à 30 ans de réclusion criminelle pour trois homicides et deux tentatives de meurtre en 2011 à Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales.
La cour d'assises a suivi les réquisitions du parquet, qui avait demandé une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
A toutes les questions, le jury a répondu : "coupable"
Reportage F3 LR : E.Terpereau et J.FPuakavase
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©F3 LR
Joachim Toro était jugé depuis le 25 janvier pour avoir, le 3 mars 2011, tiré au fusil de chasse sur une jeune femme de 29 ans, avec qui il avait une relation, et sa cousine, près de Rivesaltes.
Et pour avoir ensuite tué trois hommes dans le centre-ville, Michel Raspaud, un retraité de 72 ans, et deux employés municipaux, Jean-Luc Joffre, 42 ans et Jean-Philippe Abribat, 36 ans.
Joachim Toro a 10 jours pour faire appel du verdict de la cour d'assises des Pyrénées-Orientales.
Toro et le triple meurtre de Rivesaltes
Cheveux blancs clairsemés et mâchoire déformée par sa tentative de suicide, le vieil homme a soutenu avoir été victime de "chantage" et d'"extorsion" de la part de le jeune femme et de sa cousine. "Je suis coupable, mais pas le seul responsable", avait-il déclaré au premier jour de l'audience.
Il a par ailleurs plaidé l'accident pour les deux premiers coups de feu tirés ce jour de mars 2011, et l'amnésie pour les deux derniers meurtres.
Joachim Toro nous a livré sa vérité. Je dis bien sa vérité, qui peut paraître malhabile, malvenue, irritante, mais qui a au moins le mérite de n'avoir jamais souffert la géométrie variable", a lancé son avocat, Béranger Tourné.
Me Etienne Nicolau, avocat des familles des trois hommes morts sur les bords de l'Agly, le fleuve qui traverse Rivesaltes, a décrit un "crime de masse".
L'accusé "a tué Michel Raspaud parce qu'il était le témoin depuis des années de son comportement pédophile, et les employés municipaux parce qu'ils étaient les témoins de son crime", a-t-il affirmé.