Les salariés d'Areva étaient mobilisés, ce mardi, pour la sauvegarde de l'emploi, une première depuis l'annonce par le groupe nucléaire de la suppression de 3.000 à 4.000 postes en France. Les syndicats, notamment à Marcoule, dans le Gard et à Narbonne évoquent une forte mobilisation.
La CGT, la CFDT, la CFE-CGC, FO, et l'Unsa avaient appelé les salariés à "un arrêt de travail" de 24 heures pour la "sauvegarde de l'emploi, des conditions de travail et des garanties collectives".
Devant le siège du groupe à la Défense, où environ 200 salariés étaient rassemblés, Jose Montès (FO) a fait état de "plus de 90% de grévistes en moyenne sur les sites industriels" du groupe. Les salariés manifestent leur "inquiétude et leur colère car on nous propose de fausses solutions à de vrais problèmes", a-t-il souligné.
Reportage F3 LR : D.de Barros et D.Pardanaud
Qualifiant la mobilisation à la Défense d'"exceptionnelle", Jean-Pierre Bachmann (CFDT) y a vu une traduction de "l'inquiétude des salariés sur les suppressions d'emploi et le démantèlement" du groupe.
Sur les sites de province, la mobilisation a débuté dans la matinée
A Marcoule, dans le Gard, selon les syndicats et la gendarmerie, entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées devant les entrées du site.
Sur le site de la Comurhex, près de Narbonne dans l'Aude, (filiale spécialisée dans le raffinage et la conversion d'uranium), 70% des quelque 250 salariés ont cessé le travail, selon FO et CGT.Il s'agit de montrer notre mobilisation", a souligné Pierre-Emmanuel Joly pour la CGT du Gard qui dénonce un plan de redressement de la direction qui "ne porte que sur la casse sociale" et la mise à mal des conditions de travail.
Images F3 LR : D.Pardanaud
Environ 700 salariés se sont notamment rassemblés sur le parvis de la mairie de Cherbourg, sous une pluie battante.
A Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, ils étaient aussi entre 150 et 200 à distribuer des tracts à l'entrée du site, a-t-on appris auprès de la CGT.
Dans la Drôme à Pierrelatte, 250 employés du Tricastin, selon la gendarmerie, 400 selon la CGT, ont aussi manifesté entre la gare et la mairie derrière une banderole où était écrit: "l'Etat actionnaire et les dirigeants d'Areva vont enterrer la filière nucléaire".
Sur le site du Tricastin qui emploie 2.900 personnes, la grève a pour conséquence l'arrêt des activités de production depuis lundi soir, selon la direction, sauf en ce qui concerne l'usine Georges Besse 2 qui fait de l'enrichissement d'uranium.
Les installations à l'arrêt ont été placées sous surveillance, précise la direction.