54% des Français se déclarent "choqués par les méthodes" employées par Robert Ménard, le maire de Béziers, qui s'était vanté lundi sur France 2 d'avoir un chiffre précis du pourcentage d'élèves de confession musulmane dans les écoles de sa ville, selon un sondage Odoxa pour Itélé publié vendredi.
Une courte majorité de Français, 54% selon ce sondage Odoxa, se déclare "choquée par les méthodes" de Robert Ménard qui s'est vanté lundi sur France 2 d'avoir un chiffre précis du pourcentage d'élèves de confession musulmane dans les écoles de sa ville. Robert Ménard a expliqué lundi soir, sur le plateau de Mots Croisés, qu'il avait consulté les listes des enfants inscrits dans les écoles publiques de Béziers. A partir de ces listes, il aurait évalué à 65% la part des enfants musulmans, chiffre obtenu à partir de leur prénom.
A cette question, 54% des sondés répondent oui, 46% répondent non. Le clivage gauche-droite est net: 77% des sympathisants de gauche se disent choqués, 23% non. Au contraire, 68% des sympathisants de droite ne se disent pas choqués, contre 31% qui le sont. Au sein de ces sympathisants de droite, 22% des sympathisants du FN se disent choqués, contre 77% qui ne le sont pas. 1% ne se prononce pas."Vous-même, êtes vous choqué par ces méthodes?"
Pour ou contre les statistiques ethniques.
Les sondés sont par ailleurs interrogés "de manière générale" sur "la constitution de statistiques ethniques". 55% des sondés sont favorables à cela "car mieux connaître la réalité est le meilleur moyen de lutter contre les discriminations". 44% sont opposés "car il est choquant de tenir compte de l'origine ou de la race des gens lorsque l'on enregistre des statistiques sur eux". 1% des sondés ne se prononce pas. Dans le détail, 35% des sympathisants de gauche sont favorables à de telles statistiques, contre 64% opposés. 78% des sympathisants de droite y sont favorables, contre 21% opposés. Au sein des sympathisants de droite, 91% des adhérents du FN sont favorables, contre 8% opposés.
Le Sondage a été réalisé par internet les 7 et 8 mai 2015 auprès d'un échantillon de 1.008 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.