A-t-on tiré les leçons d'AZF à Toulouse pour la gestion de l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen ?

18 ans après la catastrophe AZF, l'incendie de l'usine Lubrizol de Rouen en Seine-Maritime, classée Seveso, nous rappelle combien les risques technologiques sont encore présents en Occitanie. 82 sites Seveso sont toujours en activité en Occitanie. Des sites sous haute surveillance depuis AZF. 

Une fumée noire qui s'échappe du site, des centaines de pompiers mobilisés, des écoles fermées et des habitants confinés, le scénario de l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen en Seine-Maritime rappelle étrangement un certain 21 septembre 2001 à deux détails près : il n'y a pas eu d'explosion et il n'y aurait pas de victime. 
Mais l'usine, comme AZF et bien d'autres sur le territoire est classée Seveso. En Occitanie certaines ont fermé depuis une quinzaine d'année mais elles sont encore 82 en activité. 
 

La prise de conscience des risques après la catastrophe d'AZF 


L'explosion de l'usine AZF, qui a entrainé la mort de 31 personnes le 21 septembre 2001 a été vécue comme un électrochoc par les pouvoirs publics. 
La loi dite AZF du 30 juillet 2003 a permis d'instituer les plans de prévention des risques technologiques (PPRT). Ils ont pour objectif de résoudre les situations difficiles en matière d'urbanisme autour des sites sensibles. Ils permettent aussi de mieux encadrer l'urbanisation future. 
Ils peuvent définir : 
  • des secteurs d'expropriation ou de délaissement pour l'existant quand le risque est fort ou très fort
  • des zones de maîtrise pour l'urbanisation future
  • des zones de prescription, qui seraient limitées aux seuls logements 

Ces plans de prévention des risques technologiques sont régulièrement mis à jour. 
Et en Occitanie, les sites les plus à risques sont placés sous haute surveillance pour éviter une nouvelle catastrophe avec les conséquences dramatiques de l'explosion de l'usine AZF en 2001.

Les différents moyens de prévention mis en place depuis 18 ans ont sans doute permis d'éviter le pire à Rouen. 
Qu'est ce qu'un site classé SEVESO ?
  • Le nom de SEVESO vient d’une commune italienne située au nord de Milan. Le 10 juillet 1976, un nuage contenant de la dioxine s’échappe de l’usine Icmesa et se propage. Quatre communes, dont Seveso, sont touchées. Les salariés reprennent le travail deux jours plus tard. L’émission toxique n'est communiquée aux autorités que 9 jours plus tard. La population est finalement évacuée le 23 juillet. Au final, 193 personnes, soit 0,6 % des habitants de la zone concernée, présentent de la chloracné, c’est-à-dire une infection de la peau. Six ans plus tard, en 1982, une directive européenne, appelée directive Seveso, impose aux États membres de l’Union Européenne d’identifier les sites industriels présentant des risques d’accidents majeurs.
  • Ces établissements sont classés selon leur risque technologique et il existe deux niveaux de dangerosité : « Seveso seuil bas », famille à laquelle appartient Air liquide France Industrie à Vergèze dans le Gard, et " Seveso seuil haut " comme Gaches Chimie à Escalquens. Les établissements Seveso sont soumis à certaines obligations, que les directives successives ont fait évoluer. La dernière, la directive européenne SEVESO 3 est entrée en vigueur en 2015.
  • Les exploitants de sites SEVESO doivent rédiger des rapports détaillant tous les scénarios possibles d’accident, mettre en place des moyens de prévention et des mesures de protection, visant à limiter les effets sur les personnes et l’environnement. Ces études servent également à élaborer des plans de secours. Les salariés doivent être formés aux risques et les riverains, tenus informés. 
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