Des insultes racistes et à caractère nazi ont été peintes, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur les murs de la maison nîmoise du président de l'observatoire national contre l'islamophobie au Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), Adbdallah Zekri.
"Islam dehors", "les arabes dehors", des croix gammées, "heil hitler", "SS" et des croix catholiques ont été peintes sur les murs, selon deux photos transmises par M. Zekri à l'AFP.
Une plainte sera déposée dans l'après-midi, a précisé, M. Zekri, par ailleurs conseiller du recteur de l'Institut musulman et délégué chargé des régions de la Grande mosquée de Paris.
Décidé à continuer son combat contre "l'islamophobie, le racisme et l'antisémitisme", M. Zekri a estimé "que le climat actuel" et notamment ceux qui "parlent d'une "droite décomplexée" et "surfent sur les thèses du Front National amènent à "ce genre de dérive".
"Je ne peux qu'exprimer mon dégoût et mon mépris à l'égard des nazillons. Il est désolant de voir qu'au 21e siècle, on continue de faire l'éloge du nazisme, ce qui prouve que la bête immonde est toujours là", a souligné le président de l'Observatoire National contre l'islamophobie.
"Lorsqu'on parle d'"Islam dehors", il s'agit de la deuxième religion de France complètement ancrée dans la république. Concernant les mots "arabes dehors", on oublie vite que ce sont ces Arabes qui ont participé à la libération de la France contre ces mêmes nazis", a-t-il ajouté.
Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a dénoncé "ces actes agressifs et insultants".
Dans un communiqué, Yoann Gillet, candidat du FN à l'élection municipale à Nîmes, et le bureau départemental du parti ont également condamné "avec fermeté les tags racistes" inscrits sur les murs de la maison de M. Zekri. "Rien ne saurait justifier de telles dégradations. Les auteurs, certainement guidés par la bêtise et la volonté d'attiser les haines, ne méritent aucune compassion. Il est important que ces derniers soient appréhendés et déférés devant la Justice", écrit le Front national.
Selon l'association SOS Racisme, "ces actes se multiplient dans le contexte actuel marqué par les agressions de deux militantes de l'Unef Paris-I par des membres de l'extrême droite", "une recrudescence des menaces alimentée par les réseaux sociaux".
"Alors que plusieurs groupuscules d'extrême droite ont été dissous durant l'été, leurs anciens dirigeants tentent de reprendre pied, se faisant concurrence sur le terrain des agressions racistes", poursuit-elle, appelant à la "vigilance".