Depuis lundi 29 juillet 2024, la production de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) est réduite pour éviter que les eaux de la Garonne ne soient trop réchauffées. Plusieurs départements du sud-ouest sont en vigilance orange suite à un épisode de canicule. Le réacteur numéro 2 est à l'arrêt pour deux jours.
Depuis le lundi 29 juillet 2024 à minuit, la production de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) a été réduite pour éviter de trop réchauffer les eaux de la Garonne. Le sud-ouest comme d'autres régions françaises traverse un épisode caniculaire entraînant le producteur d'énergie EDF à prendre cette mesure.
Le réacteur de Golfech 2 mis à l'arrêt pour 2 jours
Depuis cette nuit, le réacteur de Golfech 2 ne produit plus d'électricité. EDF signale également que la puissance du réacteur N°1 sera limitée à 280 mégawatts (sur une capacité de 1.300 MW) ce mardi à 14h jusqu'à mercredi à minuit. Sur son site, le fournisseur d'électricité explique les raisons : "en raison des prévisions de températures élevées sur la Garonne, des restrictions de production sont susceptibles d’affecter le site de Golfech" jusqu’au 7 août.
Vague de chaleur : la centrale nucléaire de Golfech réduit sa production https://t.co/dznGMjKcQf
— Le Nouvel Obs (@Le_NouvelObs) July 29, 2024
C'est une première pour 2024. Pour protéger la faune et la flore, les centrales nucléaires sont soumises à des limites de rejet d'eau pour éviter que les cours d'eau environnants ne se réchauffent.
Des pertes de production pour protéger la nature
Le refroidissement des réacteurs et les rejets nécessitent d’importantes quantités d’eau. Les réacteurs utilisent l’eau des rivières ou de la mer avant de la rejeter plus chaude dans le milieu. Ce n'est "pas un enjeu de sûreté, mais de respect de la réglementation" environnementale, souligne EDF. Il propose une visite de la centrale tarn-et-garonnaise via X.
Et si pendant vos vacances, vous découvriez les coulisses d'une centrale nucléaire, source d'énergie bas carbone ⚛️ ?
— EDF (@EDFofficiel) July 16, 2024
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Outre le refroidissement des réacteurs, la production nucléaire nécessite de l'eau pour les rejets liquides ou thermiques. Si le débit du cours d'eau est trop faible, ces rejets ne pourront être correctement traités.
Concernant le réchauffement climatique et l'incidence sur la production d'électricité par le nucléaire, la Cour des comptes avait émis un avis et des recommandations début 2024 cité par le journal Le Monde. "Les conséquences du changement climatique vont affecter, et affectent déjà, à des degrés divers mais croissants, les réacteurs du parc actuel", a pointé Annie Podeur, la présidente de la deuxième chambre de la Cour des comptes.
L'existence de dérogations environnementales
À partir de certains seuils de température ou de débit, les centrales doivent réduire ou stopper leur production pour éviter tout impact nocif sur l'environnement. En 2022 pourtant, plusieurs centrales, dont Golfech avaient bénéficié de dérogations environnementales leur permettant de rejeter ponctuellement des eaux plus chaudes. Les associations de défense de la nature avaient alors vivement protesté. Cette année, cinq autres sites de production liés au nucléaire seraient concernés par ces mesures de restriction, en plus de Golfech.
Selon le producteur et fournisseur d'énergie, les pertes de production pour cause de température élevée et/ou faible débit des fleuves ont représenté en moyenne 0,3% de la production annuelle du parc depuis 2000. Des impacts marginaux pour l'instant et indétectable pour les particuliers qui utilisent l'électricité.
Depuis le début de l'année, nous avons produit plus de 9 TWh d'#électricité ⚡️ l'équivalent de la consommation de plus de 4 millions de personnes !
— EDF Golfech (@EDFGolfech) July 23, 2024
Et tout cela avec de faibles émissions de #CO2 puisque l'énergie #nucléaire est l'une des énergies les moins carbonées 👍 pic.twitter.com/voRWv3nL8K
Les périodes de canicules vont se densifier et s'intensifier, ce qui risque de poser problème. La sobriété est plus que jamais de mise et EDF risque de devoir trouver de nouveaux process de refroidissement et de rejet pour les centrales nucléaires de demain.