C'est une décision particulièrement décevante pour les associations de défense de la cause animale. Un père et sa fille qui avaient drogué dix chats avant de les abandonner sur une route, ont échappé lors de leur jugement, devant le tribunal correctionnel de Montauban (Tarn-et-Garonne) à l'interdiction de détenir des animaux.
La déception est grande, ce mardi 6 février 2024 au soir, pour les défenseurs de la cause animale. Un père et sa fille étaient jugés par le tribunal correctionnel de Montauban (Tarn-et-Garonne) pour avoir drogué et abandonné dix chats en juin 2023. Le père devra suivre un stage de citoyenneté à ses frais. Sa fille a écopé d'une amende de 500 euros avec sursis.
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Drogués au Lexomil
"Ils s’appelaient Filou, Flash, Garfield, Panda, Pépito, Perle, Picasso, Sacha, Vanille et le dernier n’avait même pas été nommé. Une nuit d’été 2023, ils ont été lâchement abandonnés sur une petite route entre champs et forêts, après avoir été drogués. Sur dix chats, quatre seulement ont pu être secourus par les pompiers et services municipaux, mais deux ont succombé à leurs blessures. Les six autres n’ont jamais été retrouvés malgré des recherches poussées."
C'est par ce compte rendu que l'association, One Voice, avait annoncé se porter partie civile à l'audience, espérant obtenir une sanction sévère à l'encontre de cette famille d'Occitanie qui voulait se débarrasser de ses dix chats.
Fin juin 2023, l’association Les chats libres de Mélie est contactée pour une cession des dix animaux. Seulement voilà, comme souvent l'été, les refuges sont saturés. L'association propose pourtant une solution en deux temps : récupérer cinq chats immédiatement, et les cinq autres deux semaines plus tard.
Mais la proposition est refusée par ces personnes qui souhaitent visiblement, souligne One Voice, "à tout prix se séparer des animaux sur-le-champ et sans le moindre effort : elles ont préféré l’abandon, au risque très probable que cela entraîne leur mort. Une heure tardive, une route peu fréquentée, du Lexomil : le cocktail parfait pour se débarrasser des félins."
"Toute l'équipe est écœurée"
Élisabeth Fernandez ne cache pas sa déception à l'issue de cette audience. La présidente de l'association Les chats libres de Mélie (que la famille avait contactée pour lui donner ses chats) ne comprend pas la décision rendue. "La justice n'est pas à la hauteur des animaux", réagit-elle. La dirigeante évoque pourtant des preuves accablantes. Les chats drogués, et "pas simplement abandonnés sur la route, mais jetés par la fenêtre de la voiture qui roule".
Pour maltraitance animale, la peine encourue peut atteindre les 3 ans d'emprisonnement et les 45.000 euros d'amende, rappelle Elisabeth Fernandez. "On en est très loin", commente la dirigeante de l'association spécialisée dans le recueil des chats. "Toute l'équipe est écœurée."
Père et fille, qui ont reconnu les faits, ont donc été condamnés à un stage de citoyenneté pour l'un et une amende avec sursis pour l'autre. L'interdiction de détenir désormais des animaux n'a pas été prononcée comme le réclamaient les associations. One Voice et Les chats libres de Mélie ont obtenu 200 euros de dommages et intérêts.