Dominique D., militant d'ultradroite et jardinier municipal à Montauban (Tarn-et-Garonne), a été mis en examen vendredi 19 novembre à Paris notamment pour provocation à un acte de terrorisme et apologie. Un deuxième homme, de Gironde, est également poursuivi pour lui avoir vendu des armes.
Interpellé mardi 16 novembre à Montauban (Tarn-et-Garonne), Dominique D., jardinier municipal et membre de la mouvance d'ultradroite, a été mis en examen vendredi 19 novembre à Paris notamment pour "provocation à un acte de terrorisme et apologie". Il a été placé en détention provisoire.
Jardinier municipal et administrateur d'une chaine Telegram d'ultradroite
L'homme de 46 ans offrait un double visage. Tout d'abord, celui d'un employé municipal modèle de la préfecture du Tarn-et-Garonne. En 2016, le quotidien La Dépêche du Midi lui consacre d'ailleurs un article comme le montre la capture d'écran ci-dessous.
Mais une fois son arrosoir rangé, cet "adepte du survivalisme", convaincu par le “remplacement ethnique”, “l’effondrement de la société occidentale” et “l’accélérationnisme”, comme l'a révélé la journaliste Alexandra Gonzales, Dominique D. administrait l'une des chaînes les plus violentes du réseau Telegram.
Appel à "se préparer, en s'armant, à la guerre civile"
Créé en janvier dernier, et fermé depuis, ce canal nommé "Jusqu'en Enfer" encourageait les "affrontements entre communautés" et
expliquait qu'il "fallait se préparer, en s'armant, à la guerre civile" a confié à l'AFP une source proche du dossier.
Il a été mis en examen pour provocation à un acte de terrorisme, apologie, détention d'arme de guerre et de substances explosives en relation avec une entreprise terroriste et acquisition d'armes de catégorie C sans les avoir déclarées.
Toujours selon une source proche du dossier, rapportée par l'AFP, son casier mentionne une condamnation pour exhibition sexuelle.
Des dizaines d'armes trouvées lors des perquisitions
Dominique D. échangeait sur ce réseau avec un habitant de Gironde pour effectuer des "achats d'armes". Cet individu âgé de 60 ans, chasseur, a été interpellé également mardi dernier, dans un hameau de Saint-Denis-de-Pile (Gironde). Sans appartenir à la mouvance d'ultra-droite, il lui est notamment reproché d'avoir vendu illégalement des armes de chasse au
jardinier montalbanais, ce qui lui vaut une mise en examen notamment pour cession d'armes de catégorie C sans déclaration préalable.
Lors des perquisitions, "plusieurs dizaines d'armes de toutes sortes (des armes
longues, courtes, des munitions etc.), ainsi que du matériel entrant dans la composition d'explosifs" ont été découverts. Depuis 2017, plusieurs projets d'actions violentes de l'ultradroite visant notamment
des personnalités politiques ont été déjoués.