"Et pourquoi ne pas brûler le maire au passage" : un élu du Tarn-et-Garonne menacé de mort

La menace a été proférée par un individu sur facebook, suite à la décision de Jacques Tabarly, maire de Septfonds (Tarn-et-Garonne) d'organiser une soirée de bienvenue aux 11 familles réfugiées Yézidies qui vont être accueillies dans la commune. Le parquet de Montauban a ouvert une enquête.

La menace fait froid dans le dos : "pourquoi ne pas brûler le maire au passage". Elle s'adresse à Jacques Tabarly, élu de la commune de Septfonds dans le Tarn-et-Garonne. Elle a été proférée le 13 août dernier, par l'intermédiaire d'un commentaire facebook sur la page de la Dépêche du midi

Le maire de Septfonds venait alors d'organiser une soirée de bienvenue, pour accueillir les 11 familles de réfugiés yézidis (des femmes et leurs enfants) qui vont s'installer dans sa commune, ainsi que dans la commune voisine de Caussade. 

Le 8 août dernier, 31 femmes yézidies et leurs enfants avaient atterri à Toulouse dans le cadre d'un programme d'accueil répondant à "l'engagement" pris par Emmanuel
Macron auprès de Nadia Murad, prix Nobel de la paix 2018, d'accueillir en France 100 familles yézidies victimes des crimes commis par Daesh. Ces familles ont été prises en charge dans plusieurs communes de Haute-Vienne et du Tarn-et-Garonne, notamment celle de Septfonds.
 

Le parquet de Montauban ouvre une enquête

Le 13 août, le journal la Dépêche du midi publie un article au sujet de cette soirée de bienvenue, organisée par Jacques Tabarly, et le partage sur sa page facebook. C'est là qu'un individu poste un commentaire rageur, visiblement mécontent de l'accueil de ces familles réfugiées venues d'Irak, qui ont été persécutées par le groupe Etat islamique. Il estime qu'on ne pense pas assez au militaires en opération, aux "familles brisées", et aux enfants orphelins, à cause du terrorisme.
 

A la fin de son commentaire, il propose de se rendre à la salle des fêtes de Septfonds, où avait lieu la soirée et de les "foutre dehors". C'est là, qu'il écrit ensuite "et pourquoi ne pas brûler le maire au passage". Quelques minutes plus tard, l'internaute avait effacé son message, mais trop tard : les modérateurs de la page facebook de la Dépêche du midi l'avaient déjà immortalisé, et dénoncé dans un article. Jacques Tabarly, qui fait l'objet de cette menace a décidé de porter plainte et le parquet de Montauban a ouvert une enquête.

Les maires, cibles de fréquentes agressions

Le maire du village de 2.240 habitants depuis 19 ans, a assuré à l'AFP qu'aucune menace ne pourra ébranler sa "détermination à aller jusqu'au bout" de son engagement à accueillir ces familles yézidies. "On est parfois bousculés, ça ne fait pas plaisir, (...) mais c'est que ce n'est rien par rapport à toutes les exactions que ces personnes ont subies" dans leur pays, a confié le maire.

En vidéo, le reportage de Christine Ravier et Manon Bazerque

Cette menace a lieu dans un contexte où les agressions envers les maires sont de plus en plus dénoncées, suite à la mort du maire de Signes (Var), le 5 août dernier, alors qu'il tentait d'empêcher deux individus de décharger des gravats en bordure de route. Suite à ce drame, le Sénat a lancé une grande enquête auprès des 36 000 maires de France, pour recenser les violences subies par ces élus.

En Haute-Garonne, notamment, le maire de Saubens, Jean-Marc Bergia, a récemment été agressé par des membres de la communauté des gens du voyage alors qu'il essayait de les empêcher d'accéder à un terrain inondable sur sa commune, le 28 juillet dernier. 

Sylviane Tison, elle, est maire d'une petite commune commune non loin de Septfonds. Elle aussi a déjà reçu une menace de mort, par un chasseur, un soir, alors qu'elle était seule chez elle. 
 

  





 
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