Scandale pédocriminel au sein de l'aide sociale à l'enfance : les élus s'insurgent contre le silence du Conseil départemental

INFO FRANCE 3. L'employée de l'aide sociale à l'enfance (ASE 82), soupçonnée d'avoir transmis des informations confidentielles à un homme incarcéré pour viols, proxénétisme et corruption de mineurs, vient d'être mise en examen. Face aux révélations choquantes et à la gestion opaque du dossier, des élus montent au créneau et exigent des explications dans un dossier explosif.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Passée sous silence durant de longs mois, l'affaire de l’agent de l’aide sociale à l’enfance (ASE 82) du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne s'accélère sur le plan judiciaire et avec elle son lot de révélations explosives. Michel Weill, président de la collectivité tarn-et-garonnaise a informé mercredi 25 septembre les élus que l'agent territorial Madame B, a été "placée en garde à vue, et s’en est suivie une mise en examen sous contrôle judiciaire".

L'ASE mêlée à une affaire pédocriminelle

Comme l'a révélé France 3 Occitanie, cette employée est soupçonnée d’avoir transmis des informations confidentielles provenant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Tarn-et-Garonne à son ex-compagnon. Ce dernier Thierry M. est incarcéré dans le cadre d'une information judiciaire pour des faits de viols, de proxénétisme et de corruption de mineurs. La fonctionnaire lui aurait divulgué les dossiers de trois jeunes filles placées à l'ASE.

À lire : Affaire explosive au Conseil départemental : une fonctionnaire soupçonnée d'avoir livré des informations sur des mineures à un proxénète

Depuis nos révélations, le conseil départemental assure avoir pris toutes les mesures nécessaires dans ce dossier. Sauf d'en informer en temps et en heure, les élus de la collectivité. Ces derniers réclament désormais des comptes.

Une élue condamne le manque de transparence

L'ancienne députée, Valérie Rabault, a ainsi envoyé le 22 septembre 2024, une lettre à l'intention de Michel Weill, afin de se "désolidariser de la décision (...) prise" et d'exprimer son "désaccord avec les actions engagées par le Directeur général des services sous (son) autorité". 

La socialiste estime anormal que les élus apprennent par la presse l'existence de cette affaire et qu'il a fallu attendre trois jours plus tard pour qu'ils reçoivent "une note d'information" de la part de la présidence.

Ce document rapporte qu'après avoir été suspendue durant 4 mois à partir de la révélation de ces faits graves, Madame B a été affectée au Laboratoire départemental en tant que secrétaire administrative et comptable : "Nous avons appris que cette réintégration s’est faite sans que l’élu en charge du Laboratoire départemental n’ait été consulté en amont, ni même informé à quelque moment que ce soit, s'étonne Valérie Rabault. Cet élu a découvert la présence de cette agente lors de l’une de ses visites, ignorant tout de ses potentiels problèmes pénaux".

Cette situation traduit un irrespect vis-à-vis des élus, voire une mise en risque inacceptable.

Valérie Rabault

Autre constat : l'enquête administrative, lancée en mars 2024 concernant l'agent de l'ASE 82, n'a toujours pas produit de conclusions après six mois. Mme Rabault s'étonne de cette lenteur et demande des précisions sur le déroulement de l'enquête, ainsi que sur les mesures de sécurité concernant les données de l'ASE.

Il me semble qu’étant donné la gravité des faits potentiels, une diligence particulière aurait dû être mise en œuvre.

Valérie Rabault

L'ancienne députée réclame que "la réintégration de l’agente, décidée par le Directeur général des services, sous votre autorité, sans qu’aucun des élus n’ait participé à la décision, soit annulée".

Réaction en chaîne de la part d'autres élus

L'intervention de Valérie Rabault n'est pas passée inaperçue. Et pour cause. Il s'agit d'une lettre envoyée en copie à l'ensemble des conseillers départementaux. Elle suscite forcément des commentaires et des réactions. Plusieurs élus saluent la démarche de leur collègue : "C'est vraiment une sale affaire et c'est bien que Valérie demande que toute la lumière soit faite. "Surtout qu'elle ne peut pas être soupçonnée de vouloir régler des comptes politique ou autre", souligne un membre de la majorité départementale. 

Un élu est même "soulagé". "Valérie Rabault est restée très discrète dans l'affaire Collin (ndlr : soupçon de viol sur mineur impliquant l'ancien président du conseil départemental) alors qu'il y avait une mobilisation des féministes qui venaient régulièrement devant le conseil départemental pour manifester. Dans le département, on lui reprochait de ne pas s'être positionnée. Là c'est clair et précis et il y a vraiment de quoi car qu'il s'agit d'une très sale affaire et c'est très mal géré en interne" insiste un conseiller départemental.

Des soutiens à la démarche de Valérie Rabault viennent également de l'opposition. Mathieu Albugues demande "la suspension immédiate de cet agent (ndlr : mise en examen pour avoir livré des informations confidentielles sur des mineurs)" et "attend des réponses".

Contactée, Valérie Rabault n'a pas souhaité faire de commentaire. 

    Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
    Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
    choisir une région
    France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
    Je veux en savoir plus sur
    le sujet
    choisir un sujet
    en region
    choisir une région
    sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
    Toute l'information