Une importante filière de saisonniers marocains travaillant dans des exploitations agricoles dans toute la France et dirigée depuis Montauban, a été démantelée dans le Tarn-et-Garonne. 250 personnes, exclusivement des ressortissants marocains, travaillaient illégalement.
Montauban était la plaque tournante du travail illégal de saisonniers marocains. Le 19 janvier 2021, 5 personnes ont été interpellées dans le Tarn-et-Garonne. Les personnes poursuivies sont des Français d'origine marocaine et des Marocains. Ils ont été mis en examen, l'un d'entre eux a été placé en détention provisoire. Basés à Montauban, ces individus ont fait travailler illégalement environ 250 personnes, exclusivement des ressortissants marocains.
Sociétés créées avec des prêtes-noms, fausse identité
En deux ans d'activité, leurs sociétés ont généré un chiffre d'affaires d'1,6 million d'euros mais officiellement ces sociétés n'avaient aucun chiffre d'affaires, selon la police aux frontières qui a révélé l'information. Lors des interpellations, 23.000 euros en liquide ont été saisis, 30.000 euros sur des comptes bancaires ainsi que plusieurs véhicules.
Les suspects étaient prestataires de mains d'oeuvre agricole mais ne déclaraient pas leurs activités. Ils ont fait entrer illégalement en France plusieurs dizaines de personnes et en ont utilisé d'autres qui s'y trouvaient déjà mais en situation irrégulière.
Ces sociétés créées avec des prête-noms faisaient de la prestation de services agricoles pour des exploitants ayant besoin de main d'oeuvre pour des tâches spécifiques comme le ramassage de fruits ou la taille de vignes. Les saisonniers étaient employés sous des identités différentes dans plusieurs exploitations.
Une filière gérée depuis Montauban
L'enquête, confiée à la PAF de Haute-Garonne et au Groupe interministériel de recherches (GIR) de Toulouse s'est déroulée sur plusieurs mois. Lors de leurs investigations, les policiers ont découvert que les suspects géraient la filière depuis Montauban et qu'ils avaient créé plusieurs sociétés dans différents départements pour éviter d'attirer l'attention. Ensuite, ils démarchaient des exploitants agricoles.
Les exploitants avaient l'impression de faire appel à une société classique car ils avaient des documents qui donnaient l'apparence de la légalité. Ils y allaient les yeux fermés et payaient les sociétés prestataires
L'information judiciaire avait été ouverte en juin à Montauban pour notamment aide à séjour irrégulier en bande organisée, travail dissimulé et emploi d'étrangers sans titre en bande organisée, faux et usage de faux ainsi que blanchiment aggravé.