Déconfinement : les agriculteurs d'Occitanie attendent le feu vert du gouvernement pour les saisonniers européens

Faute de dérogation, les frontières de la France restent fermées aux travailleurs saisonniers européens. Lundi dernier, 200 espagnols ont été refoulés à la frontière des Pyrénées-Orientales. Face au manque de main-d'oeuvre pour les récoltes, le ministre de l'Agriculture promet une décision rapide.

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On attendait une vingtaine d'espagnols pour les cerises et ensuite les abricots, mais pour l'instant ils sont bloqués à la frontière.

Au mas des Côteaux, une grosse société fruitière gardoise de Générac, la gérante Nathalie Bonnet se réjouit que le gouvernement semble comprendre l'urgence de la situation. Elle attend l'assouplissement annoncé pour accueillir les travailleurs saisonniers bloqués à la frontière espagnole. Heureusement pour le domaine de 350 hectares, une petite trentaine d'autres saisonniers, de Roumanie et de Pologne, étaient déjà sur place pour commencer la récolte. 
 

L'attente de dérogation pour les travailleurs saisonniers agricoles


Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait annoncé la semaine dernière des dérogations supplémentaires pour pouvoir franchir la frontière avec un pays européen. Une mesure justifiée par un "motif économique impérieux" et qui permettrait aux travailleurs saisonniers agricoles de venir en France où le besoin de main-d'oeuvre se fait pressant dans une bonne partie de l'Occitanie avec le début de la récolte des arbres fruitiers. Les agriculteurs avaient accueilli la nouvelle avec soulagement mais elle tarde à se concrétiser.


Les saisonniers toujours refoulés aux frontières


Lundi, 200 saisonniers espagnols ont été refoulés à la frontière avec les Pyrénées-Orientales, comme l'a confirmé le préfet Philippe Chopin à nos confrères de l'AFP. La semaine précédente, 73 Bulgares, dont certains venaient travailler dans le maraîchage,  avaient été refoulés à l'aéroport de Roissy.
Ce mercredi matin, le ministre de l'Agriculture a promis sur l'antenne de RTL que la question allait être "arbitrée dans la journée ou demain car nous avons besoin de cette main-d'oeuvre pour faire tourner l'agriculture française".

"Les dérogations concerneront les ressortissants d'un pays membre de l'Union européenne", précise Didier Guillaume, "munis d'un contrat de travail avec une exploitation agricole établie en France".

 

Les étrangers représentent au moins 1/3 de la main-d'oeuvre saisonnière agricole

 


25.000 saisonniers agricoles dans le Gard chaque année, dont plus la moitié venant de l'étranger. Plus généralement, pour faire tourner ses exploitations maraîchères, arboricoles et ses vignes, la région Occitanie, du Tarn-et-Garonne aux Pyrénées-Orientales en passant par le Gard dépend largement de la main-d'oeuvre étrangère. 

La demande des agriculteurs, et notamment dans le secteur des arbres fruitiers, est forte pour embaucher des travailleurs saisonniers étrangers. On sait déjà que les Marocains et Tunisiens recrutés via les contrats de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) n'auront pas de dérogation pour venir. Restent les Espagnols, Portugais, Roumains, Polonais et Bulgares constituant le gros des troupes des saisonniers européens.

Dans le Gard, la société fruitière de Générac fait également appel chaque année à une trentaine de Marocains et Tunisiens par le biais de contrats avec l'OFII, mais Nathalie Bonnet sait que cette année cette embauche est compromise :

"Je regrette que l'équipe de Magrebins ne puisse pas venir car on travaille chaque année avec les mêmes saisonniers par le biais de contrats avec l'OFII. Ces personnes qui ont acquis une bonne technicité et du savoir-faire et on les connait bien" 
 


Avec le déconfinement, l'appel aux Français à rallier les champs est caduque

 

Les Français en chômage partiel appelés à donner un coup de main aux agriculteurs en souffrance de main-d'oeuvre durant le confinement ont en partie repris le travail. Par ailleurs, ces contrats facilités par l'Etat ont parfois dépanné mais n'ont pas eu le succés escompté. Pourtant, de nombreux candidats se sont inscrits sur les plate-formes.
 


Mais en plein confinement, l'organisation d'un travail répondant à la sécurité sanitaire contre la contagion du coronavirus était compliquée pour les agriculteurs. Sans compter que les volontaires n'avaient pas toujours le savoir-faire des saisonniers réguliers. D'après Raymond Girardi, le vice-président du syndicat agricole Modef, la récolte reviendrait "un tiers plus cher" avec les néo-saisonniers.
  

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