Urgences de l'hôpital de Moissac : le maire de Castelsarrasin porte plainte à son tour contre l'ARS

Après le maire de Moissac dans le Tarn-et-Garonne, c'est au tour de Jean-Philippe Bésiers, l'édile de Castelsarrasin, de porter plainte contre l'ARS "pour mise en danger de la vie d'autrui". En cause, la fermeture des urgences de Moissac, à compter du 1er juillet 2022 et ce pour tout l'été.

C'est une étape de plus dans le bras de fer que se livrent les élus du Tarn-et-Garonne et l'Agence régionale de santé. Après Romain Lopez, le maire RN de Moissac, c'est au tour de celui de Castelsarrasin d'aller porter plainte contre l'ARS. Hier matin, Jean-Philippe Besiers s'est rendu au commissariat de sa ville, pour porter plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui". Comme son collègue moissagais, il entend protester contre la fermeture annoncée des urgences de l'hôpital de Moissac, à compter du 1er juillet 2022. Fermeture prévue tout cet été.

Une décision de l'Agence régionale de santé d'Occitanie qui ne constitue pas vraiment une surprise. En décembre 2021, l'ARS avait déjà décidé de fermer ce service la nuit, de 20h à 8 h du matin. En cause déjà, la pénurie de médecins urgentistes sur les centres hospitaliers de Moissac et Montauban.

Pour le Maire de Castelsarrasin, cette décision est inacceptable comme il le signifie dans sa plainte déposée au commissariat.

C'est à dire que si des patients se présentent spontanément, elles seront tenues d'utiliser un interphone qui les mettra en relation immédiate avec le Centre de Réception et de Régulation des Alertes (CRRA 15). Selon la situation ou la gravité, le patient sera pris en charge au titre de l'aide médicale d'urgence (SMUR) ou sera orienté vers un médecin de ville, de garde ou un conseil médical simple, avec le cas échéant assortie d'une prescription médicamenteuse (...). Si cette décision est appliquée, elle met en danger un bassin de vie de 80.000 habitants (...)

Jean-Philippe Besiers, Maire de Castelsarrasin

Plainte du 16 juin 2022

"La régulation entraîne une sélection des patients et peut créer un risque réel sur la prise en charge réelle. (...) Cette sélection est discriminante et porte atteinte à l'intégrité d'autrui" conclut-il dans sa plainte.

"La conséquence de cette décision sera qu'à terme que les établissements du Tarn-et-Garonne vont être complètement engorgées cet été" explique le maire de Castelsarrasin joint par téléphone. "J'ai un sentiment de colère et d'abandon, c'est inadmissible" conclut Jean-Philippe Bésiers.

L'ARS botte en touche

Contactée en milieu de semaine, l'Agence régionale de santé d'Occitanie se contente de nous renvoyer vers "les établissements concernés pour toutes précisions quant aux mesures mises en œuvre par leurs équipes", tout en rappelant, vu la situation, la nécessité pour les patients d'appeler par téléphone les dispositifs de régulation médicale avant de se déplacer aux urgences.

Selon Romain Lopez, le maire de Moissac, un rendez-vous avec le directeur de l'ARS est prévu lundi 20 juin, au lendemain du 2ème tour des élections législatives. Objectif selon l'édile du RN : "tenter de trouver une solution afin d'assurer la continuité des soins." Un rendez-vous auquel assistera aussi le maire de Castelsarrasin.

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